Les habitants des alentours de laplace de la Nation ont certainement dormi hier la peur au ventre. La manifestation de Yewwi AskanWi qui y est prévue cet après-midi a été interdite par le préfet de Dakar, mais cela n'a pas du tout freiné l’ardeur des leaders de ladite coalition, encore moins leurs militants. Ces derniers sont prêts à en découdre avec les forces de l’ordre.
On ne sait pas encore comment elle compte s’y prendre, mais la coalition Yewwi n’entend pas reculer d’un iota dans sa détermination à tenir sa manifestation aujourd’hui à la place de la Nation, malgré le dispositif sécuritaire noté depuis hiersurplaceà causede l'interdiction du préfet de Dakar.Déjà que les leaders de ladite coalition n'ont pas cessé d’appeler à la mobilisation durant toute la semaine. Ayant certainement senti l’interdiction planer au dessus de leur demande d’autorisation de manifestation,Ousmane Sonko et Cie ont multiplié les sorties ces derniers jours pour prévenir que «rien ni personne ne peut les empêcher de jouir de leur droit de manifester».
Khalifa Sall,lui, jure qu’ils sont prêts à y laisser leurs vies. Un message bien perçu par les jeunes de Yewwi AskanWi qui, depuis la sortie de l’arrêté du préfet interdisant la manifestation,semblent se radicaliser.Ces derniers ont créé des hashtags comme «Seule la lutte libère» ou encore «Tous à la place de la Nation ce 17 juin», largement partagés à travers les réseaux sociaux.
Des hashtags comme «Seule la lutte libère» ; «Tous à la place de la Nation» largement partagés sur les réseaux sociaux
Les jeunes opposants semblent tellement déterminés à se frotter aux forces de l’ordre qu’ils se partagent des astuces. Quand certains font des rappels sur les techniques pour faire face aux gaz lacrymogènes avec l’utilisation de vinaigre ou de citron sur les masques ; d’autres se projettent déjà sur la conduite à ternir en cas d’arrestation par les forces de l’ordre. En effet, les jeunes patriotes demandent à travers Facebook à tous les manifestants qu’une fois arrêté, de ne pas se prononcer sans la présence de leurs avocats, de ne pas participer à une perquisition ; de ne pas déverrouiller leur portable encore moins signer un procès-verbal sans la présence de leurs avocats.
Les forces de défense et de sécurité sur le qui-vive
Le préfet quant à lui entend bien faire respecter sa décision. La place de la Nation est déjà bunkerisée depuis hier. Un cordon de barrière est déjà installé autour de la mythique place et tout porte à croire que la sécurité va être renforcée aujourd’hui.
A hauteur de l’école Mariama Niase sur l'autoroute, il y avait hier nuit un checkpoint de la police. Des véhicules et des scooters sont arrêtés et fouillés par les limiers.
NdèyeKhadyDIOUF