Ayant menacé de publier les photos compromettantes de l'ancien gardien de but sénégalais Tony Mario Sylva, Alphonsine Batista Lopez a été condamnée hier à 1 mois de prison assorti de sursis par le tribunal des flagrants délits de Dakar. La belle-sœur du footballeur a agi de la sorte parce que,dit-elle, Tony Sylva est infidèle à son épouse qui se trouve être sa grande-sœur.
Dans cette histoire de famille qui a atterri hier devant le juge des flagrants délits de Dakar et qui oppose l'ancien portier de l'équipe nationale sénégalaise, Tony Mario Sylva à sa belle-sœur Alphonsine Batista Lopez, il y a des non-dits. Et les dessous de cette affaire sont jusque-là restés méconnus à la barre du tribunal. Même si elle est décrite par les membres de sa famille comme une fille bien, studieuse, qui ne connaît que l'école et la maison, il n'en demeure pas moins que l'ancien gardien de but l'a traînée en justice pour tentative d'extorsion de fonds.
Sur les faits, il est ressorti des déclarations de l'élève en classe de première au Lycée technique Maurice De Lafosse, Alphonsine Batista Lopez, que Tony Sylva ne respectait pas sa grande-sœur qui est son épouse. Touchée par ce «manque de respect , la jeune fille de 19 ans a décidé d'agir pour freiner l'élan de celui qui fut le gardien de la tanière en 2002.
Ainsi, pour lui régler son compte, Alphonsine a ourdi un plan qui consistait à menacer de publier les vidéos compromettantes de Tony Sylva. D'abord, elle s'est procuré deux puces téléphoniques pour lui envoyer des messages dans lesquels elle lui réclamait 50.000 F Cfa sous peine de divulguer ses vidéos obscènes. Parmi les messages incriminés, on retenait : «tu as un enfant hors mariage. Il y a aussi un autre qui va naître».
Refusant de céder au chantage, Tony Sylva a saisi les enquêteurs d'une plainte. Et là, l'enquête subséquente a montré que c'est sa belle-sœur Alphonsine qui se cachait derrière cette histoire. Cette dernière a été jugée hier pour tentative d'extorsion de fonds.
Alphonsine avoue tout à la barre
Cette prévenue demeurant à la Médina a déroulé face au juge le film de son chantage. «La première fois, je l'ai salué via WhatsApp avant de lui dire qu'on se connaissait, mais il m'a bloquée. C'est après ça que j'ai acheté une autre puce avant de lui réclamer la somme de 50.000 F Cfa sous peine de divulguer des vidéos compromettantes de lui. J'avoue que ce n'était pas mon intention, mais je voulais voir sa réaction. Je n'ai ni ses photos, ni ses vidéos», a expliqué la prévenue. Qui n'a pas été lâchée par le juge qui lui demande : «pourquoi le choix de Tony et non d'une autre personne ?» Elle rétorque : «c'est à cause de la façon dont il se comportait avec ma sœur que j'ai fait ça. Il ne la respecte pas».
La mise en cause, qui ne mesurait pas la gravité de ses actes, s'est mise à rire avant que le tribunal ne lui fasse la remarque. Sur ce, le procureur a requis l'application de la loi pénale contre elle et lui a dit : «les messages sont là et très clairs. Même si c'est ta grande-sœur, pourquoi vous vous mêlez de ça ? S'il ne la respecte pas, c'est à elle de porter plainte. Un élève doit s'occuper d'autre chose et non des relations d'autrui».
Tony Sylva se désiste de sa plainte
Ayant commis Me Ousseynou Ngom pour défendre ses intérêts, Tony Mario Sylva n'est pas venu à l'audience. Mais, son conseil a confié au tribunal qu'il s'est désisté de sa plainte. «Les faits sont graves, mais il faut tenir compte du désistement de la partie civile. Il ne voudrait pas voir cette petite en prison. Quand sa grande sœur a accouché, c'est elle qui s'occupait de ses enfants. On ne sait pas ce qui s'est passé. C'est peut-être une famille qui est en éclatement», a renseigné Me Ngom entre les sanglots de la mère d'Alphonsine. Cette dernière a finalement été éconduite de la salle d'audience par un gendarme. Me Khadim Kébé de la défense a, dans sa plaidoirie, quémandé le pardon du tribunal, tout en reconnaissant que sa cliente n'a pas à s'immiscer dans la relation de sa grande-sœur. Au terme des débats, Alphonsine Batista Lopez qui a été placée sous mandat de dépôt à la date du 30 décembre 2022, a été reconnue coupable et condamnée à 1 mois de prison assorti du sursis. Le tribunal a aussi donné acte à Tony Sylva de son désistement.
Fatou D. DIONE