C’est un mémorandum qui doit vraiment pousser les opérateurs téléphoniques à revoir les coûts de connexion pour les Sénégalais. En effet, quand le Français se connecte avec Orange ou Free à des prix très accessibles, les utilisateurs au Sénégal trinquent, car la connexion est un luxe. Fort de cet écart inexplicable, le Front contre la cherté des coûts de connexion a déposé un mémorandum pour une connectivité accessible et équitable auprès du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (Mcten), à l’Artp et chez les trois opérateurs à savoir Orange, Free et Expresso. Au Sénégal, plus de 80 % de la population ne sont pas du tout satisfaits du service fourni par les opérateurs.
La cherté des couts de connexion au Sénégal est un véritablement casse-tête pour les utilisateurs. Alors que les associations de consuméristes peinent à trouver des solutions pour alléger les couts de connexion, un rassemblement est né pour faire face. En effet, le Front contre la cherté des couts de connexion a déposé un mémorandum pour une connectivité accessible et équitable auprès du ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (Mcten), à l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), mais aussi sur la table des différents opérateurs à savoir Orange, Free et Expresso. Dans ledit document, les amis de Khadim Guèye Taysir, coordonnateur du F4C, demandent à ces opérateurs d’adopter un tarif au Giga-octet de données à 100 francs Cfa au plus, d’abandonner définitivement l’application d’une durée de validité ainsi que toute autre restriction sur les forfaits, de créer un forfait d’accès universel dont le tarif ne peut excéder 2000 francs et contenant au moins 20 Go, 150 minutes d’appel et 150 Sms et de mettre en œuvre dans les meilleurs délais le roaming national pour la connexion internet, sans aucun frais supplémentaire pour le consommateur et sans préjudice des obligations de couverture contenues dans les cahiers des charges.
81,29% des Sénégalais pas du tout satisfaits des opérateurs
Le Front contre la cherté des couts de connexion, pour mieux étayer ses arguments, a inclus dans le mémorandum une petite enquête faite sur la toile. En effet, à la question suivante : Quel fournisseur d’accès à internet vous donne satisfaction au Sénégal ? 81,29% ont répondu qu’aucun des opérateurs ne leur garantissait une satisfaction complète, 11,20% se réjouissent des couts de tarification de Orange contre 5,77% pour Expresso et 1,17% pour Free.
La comparaison qui met en colère les Sénégalais
Depuis plus de deux mois, nombre de Sénégalais s’étaient offusqués de la tarification de nos opérateurs quand ils ont comparé les tarifs de Orange et Free entre la France et le Sénégal. En effet, la connexion Orange en France pour 170 Go coute 11.000 F Cfa alors qu’au Sénégal, pour 25 Go, l’utilisateur paye 15.000 F Cfa. En comparaison avec les utilisateurs de Free en France et ceux du Sénégal, là aussi la marge est énorme. En effet, 250 Go coutent dans l’hexagone 11.000 F Cfa et 32 Go au Sénégal sont facturés 15.000 F Cfa. «Nous, F4C, Front contre la cherté des coûts de connexion, sommes engagés aux côtés des consommateurs sénégalais pour contribuer à toute réflexion, action de plaidoyer ou de sensibilisation et de mobilisation de l’opinion dont l’objectif est de préserver les intérêts du client en matière d’accès aux réseaux de communication et à des conditions économiquement supportables», lit-on dans le mémorandum. Qui poursuit : «la tarification, jugée prohibitive par une frange importante de l’opinion, les conditions commerciales, a qualité de service et la couverture du territoire. Il est clairement établi que des manquements sont facilement observables, ressentis et dénoncés par les consommateurs à longueur d’année». Sur ce, ils lancent un appel à l’Etat du Sénégal à travers le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (Mcten) et l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), à agir pour préserver les intérêts du consommateur sénégalais qui, en définitive, doit être placé au centre de l’économie numérique.
Aux opérateurs de télécommunication, le F4C rappelle leur responsabilité qui découle du caractère incontournable de leurs services. «Qui, mieux que les opérateurs, peut mesurer l’impact de la connectivité sur tous les aspects de notre quotidien ? De nos relations sociales à la politique, de la santé à l’éducation, de la sécurité au divertissement... Les enjeux sont tels que le Sénégal ne doit laisser couver une situation de nature à entretenir l’iniquité sociale», fait savoir le document.
Samba THIAM