MEETING D’INVESTITURE DES CANDIDATS DU DÉPARTEMENT DE DAKAR Yaw sonne le rappel des troupes, porte la candidature de Barth et brocarde le régime en place



 
La coalition Yaw s’est lancée dans la campagne électorale en vue des élections locales du 23 janvier prochain ; avec l’investiture du candidat à la ville de Dakar, Barthélemy Dias, ainsi que ceux des 19 communes du département. Un meeting qui a enregistré la présence de tous les responsables de la coalition, avec en toile de fond une forte mobilisation des militants. Ainsi, de l’avis de Barthélemy Dias, ces élections ne sont pas seulement des locales, mais le premier tour de la prochaine élection présidentielle.
 
 
 
Le terrain de Khar-Yalla de Grand-Yoff a été trop étroit pour contenir toute la foule qui a afflué des différents quartiers de Dakar pour assister au meeting d’investiture du candidat de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) à la ville de Dakar, Barthélemy Dias, ainsi que les autres candidats des 19 communes du département de Dakar. Une manifestation à laquelle ont pris part les différents leaders de ladite coalition. Il s’agit, entre autres, de Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Serigne Mansour Sy Djamil, Habib Sy, Malick Gakou et Déthié Fall. «Le temps des investitures est passé. Choisir ne signifie pas exclure. Le temps de l’unité et de la cohésion a sonné. Évitons la division et travaillons ensemble dans la même direction pour atteindre notre objectif. L’essentiel, c’est gagner dans toutes les 19 communes et surtout de gagner la ville de Dakar», a d’emblée indiqué le candidat à la ville de Dakar, Barthélemy Dias, persuadé que c’est le sort de Dakar qui se joue à travers ces élections. D’autant plus qu’il considère que l’ancien maire Khalifa Sall a été combattu par l’actuel régime. Aussi, a-t-il décidé, pour lui rendre justice, d’amplifier tous les grands projets initiés par Khalifa au bénéfice exclusif des Dakarois. Dans cette dynamique de conquête de la ville de Dakar, il n’a pas manqué de mettre en garde le pouvoir en place. «Les militants de Yaw que nous sommes n’ont pas besoin de tramer un complot. Ce dont nous avons besoin, c’est d’accomplir notre devoir de citoyen le 23 janvier dans la paix, la transparence et en toute sécurité», avise le maire de Mermoz Sacré-Cœur.
 
Réinventer Dakar
 
Poursuivant, dans sa volonté de transformer la ville de Dakar, Barthélemy Dias d’ajouter : «il nous faut réinventer Dakar. Réinventer Dakar, c’est lui rendre sa dignité de ville capitale ouverte au reste du monde, véritable porte de l’Afrique. Réinventer Dakar, c’est la rendre plus attractive comme ville propre et plus résiliente ; c’est donner une place de premier choix à l’économie numérique et à l’innovation technologique ; c’est rénover nos lycées et collèges et les doter d’équipements modernes ; c’est adapter nos structures de santé aux besoins des populations, c’est améliorer le cadre de vie en aménageant des espaces dédiés pour l’épanouissement économique des différents acteurs ; c’est la modernisation de nos infrastructures sportives pour favoriser l’éclosion de jeunes talents dans tous les sports …», égrène le candidat de Yaw qui révèle que ces priorités seront adossées à une approche innovante de la gouvernance territoriale dans tous les domaines de compétence dévolus à la ville de Dakar. Revigoré par la forte mobilisation des militants, Barthélemy Dias indique que la victoire est assurée et que la peur s’est installée dans le camp du pouvoir. «Il n’y aura pas d’élection le 23 janvier, mais une formalité. J’ai la certitude que si les élections se déroulent normalement, nous allons les remporter haut la main. Pour ceux qui pensent que la démocratie n’a pas droit de respirer, vous savez ce que vous avez à faire, vous devez résister», tranche Barth.
 
Les locales comme premier tour de la présidentielle de 2024
 
Poursuivant, le maire de Mermoz Sacré-Cœur rappelle que ces élections constituent le premier tour de la présidentielle. «Je vous invite à comprendre que ces élections locales ne sont rien que le premier tour de l’élection présidentielle. Que tout le monde sache que le Sénégal a tourné le dos à ce régime liberticide et dictatorial de Macky Sall. C’est pour dire que le troisième mandat n’est pas autorisé. Qu’ils sachent qu’on ne leur donnera aucune emprise, ni aucune chance sur l’issue du scrutin sous la volonté manifeste de ne pas tricher. La seule voie pour y arriver, c’est la mobilisation et la détermination pour une victoire éclatante à ces élections. Cette forte mobilisation montre que force reste au peuple et non à l’intimidation», renchérit la tête de liste de Yaw à la ville de Dakar.  
 
Khalifa Sall : «nous sommes tous adeptes de la pensée locale et agir locale»
 
De son côté, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, n’a pas tari d’éloges à l’endroit de son poulain et tête de liste pour la Ville de Dakar. «Nous avons confiance en toi parce que tu en as le profil, la capacité, l’ambition, mais surtout la force de caractère qui fera que tu seras toujours à l’avant-garde du combat pour Dakar», a-t-il témoigné. Auparavant, Khalifa Sall rappelle que les élections locales sont un combat des communes. A ce titre, il invite à la mobilisation pour gagner dans chaque commune. Ce qui est possible avec les candidats investis dans les 19 communes de Dakar. «Nos candidats qui sont des hommes, des femmes et des jeunes ont la culture de leurs communes, le sens de leurs communes. Ils sont imprégnés des réalités de leurs communes. Mais, c’est surtout des candidats de rupture, d’innovation. C’est des candidats qui vont oser construire leurs communes», a indiqué le président de Taxawu Sénégal, avant d’ajouter : «nos candidats, c’est des personnes de rupture qui savent qui ils sont et qui savent pourquoi ils ont été choisis. Nous les avons choisis parce qu’ils sont imprégnés, ils sont inspirés de notre idée de gérer autrement nos localités d’une gestion transparente, claire, qui profite à la population. Nous sommes tous adeptes de la pensée locale et agir locale. Ils savent tous que s’ils gèrent bien leurs communes, ils peuvent gérer le pays ; car la gestion commence par le quartier, la commune. Il faut que les collectivités locales soient le miroir de l'État futur que nous allons construire en 2022 quand nous gagnerons les législatives», explique Khalifa Sall. 
 
Déthié Fall : «nous avons récupéré 70% des listes annulées»
 
Le leader du Prp, Déthié Fall, s’est attaqué au pouvoir en place à l’origine des coups bas pour tenter d’annuler les listes de Yaw. Il en veut pour preuve ce qui s’est passé au niveau des préfectures et sous-préfectures. «Ils ont tout fait pour éliminer les listes de Yaw, mais je suis heureux de vous annoncer que 70% des listes annulées ont été récupérées et pour les 30%, nous allons saisir la Cour suprême pour récupérer ces listes», révèle le député. Cependant, pour ne pas connaître pareil scénario avec la liste des plénipotentiaires, il a exhorté tous les candidats des communes du même arrondissement à désigner leur plénipotentiaire avant le 27 novembre. Il a aussi appelé les candidats des villes et des départements à se conformer à cette procédure pour qu’au 3 décembre à midi, dit-il, la coalition puisse déposer la liste de tous ses plénipotentiaires. 
 
Ousmane Sonko : «Je ne signe pas la charte de non-violence ; répondez coup par coup»
 
«Certains ont pris l’initiative, en prélude des élections locales, de faire signer aux candidats une charte pour la non-violence. En ce qui me concerne, je ne signe aucune charte pour la non-violence ; même si je loue la démarche des initiateurs. Si chacun fait ce qu’il a à faire, sans verser dans la provocation, il n’y aura pas de violence. Il ne faut pas qu’on soit hypocrite parce que la violence émane toujours du pouvoir. L’opposition n’a jamais attaqué personne. Ce sont toujours les mêmes qui attaquent et qui, ensuite, se réfugient derrière les forces de défense et de sécurité. Si chacun joue son rôle, la paix régnera. Au cas contraire, il faut répondre coup par coup. Si quelqu’un vous égratigne, il faut lui asséner un coup de poing. Je l’assume», souligne Ousmane Sonko, le président de Pastef. A l’en croire, ils peuvent endosser les injures et les calomnies, mais n’accepteront jamais de courber le dos pour être tabassé. Poursuivant, il a appelé les militants à la mobilisation autour des différents candidats de la coalition Yaw. «Le cinglant revers qu’on lui a infligé à Ziguinchor en 2019 est resté en travers de la gorge de Macky Sall. C’est pourquoi il multiplie les initiatives pour mettre la population de Ziguinchor à ses côtés. Il a promis un pont, des nano crédits. Ils vont tout faire pour amadouer la population, mais s’ils obtiennent 25% le soir du 23 janvier prochain à Ziguinchor, je ne répondrais plus de mon nom», s’engage le leader de Pastef persuadé que Yaw est la plus grande coalition politique du Sénégal en quantité et en qualité. Cependant, il n’a pas manqué de rappeler que les locales constituent une étape pour l’atteinte des objectifs. Le combat, dit-il, est africain et panafricain. «L’Afrique est fatiguée d’être la poubelle du monde ; les Africains en ont marre d’être à la traîne de l’humanité. Les Africains ont décidé de prendre leur destin en main. Partout en Afrique, s’exprime le réveil des consciences comme ce qui se passe au Burkina, au Mali, en Guinée et au Sénégal», fait-il remarquer.
 
M. CISS
 
 
 
 
 
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :