ME MOUSTAPHA CAMARA EXPERT EN DROIT DU SPORT: «L’Uso et la Fsf pouvaient choisir Me Guedel Ndiaye comme juge au TAS»

L’avocat au barreau de Marseille et expert en droit sportif, Me Moustapha Camara, a confié ce lundi, concernant l’affaire Uso-Fédération sénégalaise de football, que ce dossier devait être arbitré par un juge sénégalais, Me Guedel Ndiaye, qui maîtrise les réalités du Sénégal. C’était lors de la cérémonie de présentation de son livre «Le contentieux du transfert des joueurs».



 
 
Alors que l’affaire Uso-Fsf est toujours d’actualité, avec un chamboulement total du calendrier de la première Ligue de football, Me Moustapha Camara, expert en droit du sport, est d’avis que ce dossier devait être traité par un arbitre sénégalais, mais les dirigeants de Ouakam et les fédéraux ont jeté leur dévolu sur un arbitre français, basé à Marseille, François Klein, pour trancher cette affaire au Tribunal arbitral du sport (TAS). «Il y a une liste de 300 arbitres, les deux parties auraient pu choisir un arbitre africain, notamment sénégalais, comme Me Guedel Ndiaye, un avocat de plus de 40 ans de pratique et président d’une Fédération qui connaît les réalités et pour avoir une décision beaucoup plus conforme à nos réalités sénégalaises. Mais ils ont choisi un arbitre français et tout le monde sait qu’il ne connait pas la réalité du Sénégal. Moi, je connais personnellement François Klein. Franchement, il n’a jamais mis les pieds au Sénégal», a confié l’avocat au barreau de Marseille, lors de la cérémonie de présentation de son ouvrage.
Evoquant les décisions du TAS qui, dit-il, ne sont pas figées, Me Moustapha Camara souligne qu’on peut trouver une solution concernant une procédure arbitrale, puisque c’est une justice sur mesure et c’est aussi une justice qui permet de ne pas sanctionner de façon catégorique une partie. Mais, à l’en croire, elle cherche toujours à avoir une solution qui arrange l’ensemble des parties. «Ce n’est pas à la Fédération d’appliquer cette décision, mais c’est le rôle d’un juge d’appui du Tribunal de grande instance. C’est au juge d’écouter les deux parties, mais le dernier mot lui revient», déclare Me Camara, qui poursuit en soulignant que même si une sentence est rendue, elle n’est pas définitive et il y a toujours une médiation. «Et je pense que la procédure devant le médiateur peut être une porte de solution parce que le sport c’est le fair-play, mais c’est aussi la fraternité», indique-t-il.
A la question de savoir si la Fédération n’a pas joué son rôle en épuisant toutes les voies qui auraient pu différer l’application de cette mesure à une date ultérieure, l’avocat du barreau de Marseille indique que c’est une possibilité, car rien n’est figé concernant les décisions rendues par le TAS qui rend plus de 300 jugements par an. En outre, Me Moustapha Camara a estimé qu’il est temps que l’Etat taxe les transferts des joueurs sénégalais à l’étranger. «Un joueur formé au Sénégal qui signe dans un grand club après être passé par un autre en Europe servira plus ce dernier que celui où il a été initié». Ce qui est «un paradoxe. Les clubs formateurs de joueurs en Afrique sont défavorisés. Il est temps que cela cesse», explique Me Camara.

Dans la même rubrique :