Après les candidats de l’opposition, Me Mame Adama Guèye enchaine avec les mouvements. Et c’est le mouvement Y en a marre qui ouvre le bal. Hier, l’avocat a rencontré les membres du mouvement citoyen pour échanger sur la plateforme qu’il compte mettre en place, mais aussi sur l’ensemble des stratégies à adopter afin de maintenir la paix sociale et assurer des élections transparentes. Pour Fadel Barro, cette invitation de Me Adama Guèye est une continuation du travail quotidien.
Mame Adama Guèye est bien décidé à mener son projet à terme. Hier, au siège de Y en a marre, l’avocat a tenu à faire comprendre son initiative. «Ce n’est pas une affaire de candidat, c’est une affaire de citoyenneté», a-t-il lâché d’emblée. Avant de poursuivre : «c’est donc tout à fait naturel que nous sommes venus rencontrer Y en a marre. Et je constate, avec satisfaction, que nos préoccupations convergent. Et que nous sommes totalement en phase», se réjouit-il.
Pour Me Mame Adama Guèye, tous les citoyens doivent se sentir concernés : «les indicateurs montrent qu’il y a une menace sur ce système». Il cite le projet de loi sur l’article 27 par rapport au code des télécommunications qui veut organiser une mainmise sur les réseaux sociaux, la presse publique ou encore les moyens qu’on donne au Cnra pour avoir la mainmise sur la presse privée.
Fadel Barro s’en réjouit. «Cette proposition est notre travail quotidien. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous avons accueilli cette proposition qui ne fait que renforcer le travail de contrôle citoyen». Pour Fadel Barro, plusieurs facteurs fragilisent la démocratie. «On va vers les élections et la loi est utilisée pour fragiliser les autres partis politiques et ceci peut conduire à des élections troubles», soutient-il.
Avant d’ajouter : «les comportements des Sénégalais, ces derniers temps, allant des violences conjugales aux meurtres, montrent qu’il y a un mal-être au Sénégal et le principal responsable, c’est le gouvernement et ça risque d’être plus tendu avec les élections».
Par rapport à la mise en place d’une plateforme pour savoir si la carte d’électeur est disponible, Mame Adama Guèye lâche : «C’est du louvoiement et une manœuvre de désinformation. Ce n’est pas un fichier qui est mis en ligne. La revendication légitime des partis de l’opposition, c’est l’accès au fichier. Le ministre de l’Intérieur fait du légalisme».
Khadidjatou DIAKHATE