ME EL HADJI MOUSTAPHA DIOUF, PRÉSIDENT DU PTP : «Je suis contre une amnistie, pour un dialogue et le report de la présidentielle. Les fonctionnaires milliardaires doivent être audités»




 
 
Face à la presse hier, Me El Hadji Diouf a manifesté son désaccord avec la loi d’amnistie pour Ousmane Sonko et les autres détenus. Selon lui, Ousmane Sonko ne devrait pas être réhabilité, encore moins participer au dialogue appelé par le président de la République et auquel l’avocat a donné son accord. Le candidat recalé par le parrainage a validé le report de la présidentielle. 
 
 
 
Le président du Parti des travailleurs et du peuple a fait face à la presse hier pour, dit-il, dénoncer la rumeur qui fait l’actualité politique depuis quelques jours. Me El Hadji Moustapha Diouf dit être contre l’amnistie d’Ousmane Sonko et des autres détenus. Sans porter de gants, l’avocat tire sur tout. «D’emblée, je dénonce, j’attaque, je combats cette histoire d’amnistie folle, incompréhensible et idiote. Qui est-ce qui justifie l’amnistie ? Comment peut-on amnistier des criminels ? des poseurs de bombes, ceux qui utilisent des cocktails Molotov, qui tuent des passagers dans un bus, qui incendient des maisons… je dis non», indique-t-il. Avant de révéler qu’il fera face à Macky Sall et tous ‘’ceux qui sont en train de trahir le peuple sénégalais’’. «Depuis qu’on les a arrêtés, le pays est en paix», assure l’avocat qui a traîné dans la boue Ousmane Sonko. 
 
 
 
Tout le monde au dialogue sauf Sonko
 
 
Dans sa prise de parole, Me Diouf appelle toutes les forces vives de la nation à répondre au dialogue sauf Ousmane Sonko. «C’est irrespectueux d’envoyer Alioune Tine et Atépa Goudiaby voir le président de la République pour sa libération et ensuite revenir tout nier. Ousmane Sonko ne doit pas participer à ce dialogue. Ces deux dernières années, il y a eu beaucoup plus de morts que cette année», fait savoir le président du parti Ptp.
 
 
Me El Hadji Diouf valide le report de la présidentielle
 
Par ailleurs, Me El Hadji Diouf valide le report de la présidentielle. Le candidat recalé par le parrainage se félicite de cette décision. «Plus de 70 candidats recalés, la problématique des doubles nationalités avec cette accusation de deux juges du Conseil constitutionnel. A mon avis, les membres indexés devraient démissionner de facto. Malheureusement, au Sénégal, on n’a pas la culture de la démission. Ce Conseil constitutionnel est laxiste. Il a laissé Serigne Mboup alors qu’il ne parle pas couramment le français, la langue officielle. C’est le cas pour Serigne Abdou Bara Mbacké Dolly qui ne parle pas aussi français. Ils étalent partout leur carence dans les plateaux et dans les émissions», plaide l’avocat recalé qui crie victoire et note : «je vous avais dit que la présidentielle n’aurait pas lieu. Avec tous les sacrifices consentis, des centaines de millions dépensés, des tricheurs qui sont passés au filtre du parrainage, ça ne pouvait que se passer ainsi», dit-il. 
Aussi, Me Diouf plaide pour l’audit sur la fortune des candidats. Selon l’avocat, c’est inadmissible qu’un fonctionnaire devienne milliardaire avec son salaire. «Tout fonctionnaire milliardaire est un voleur. Les candidats milliardaires, on doit faire des enquêtes sur l’origine de leurs milliards. Une enquête de moralité et des enquêtes poussées sur le patrimoine doivent se faire sur l’état des finances, l’état de richesse des candidats. S’ils ne peuvent pas prouver leur argent, qu’ils soient tout simplement recalés».
Me El Hadji Diouf de demander la suppression du parrainage, la mise en place d’un autre genre de filtre mais aussi la tenue de la Présidentielle avant la date indiquée par les députés. «Il faut changer le mode de filtre des candidatures. On peut par exemple augmenter le montant de la caution à 100 millions. L’organiser au mois de décembre, c’est de trop. Le président a la possibilité d’organiser la présidentielle dans trois mois. Une autre loi peut être votée pour organiser la présidentielle au mois de juin», propose l’avocat qui salue la renonciation de la troisième candidature du président.
 
Baye Modou SARR
 
 
 
LES ECHOS

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