ME CIRE CLEDOR LY «Ils ont créé leur pagaille et sont empêtrés dans des complots qui ont avorté, ils n'ont qu'à se débrouiller pour nettoyer toutes ces saletés»



 
Après son face à face hier avec le Doyen des juges, Samba Sall, le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, a vu une nouvelle infraction se grever sur les charges de viol et de menaces de mort qui pesaient déjà sur ses épaules. Il s'agit de l'infraction de pédophilie. Inculpé pour ces délits précités, il a été placé sous contrôle judiciaire. Face à la presse, son avocat, Me Ciré Clédor Ly, a parlé de cette poursuite pour pédophilie. «Ousmane Sonko est inculpé pour viol, pédophilie et menaces de mort. Il s'agit en réalité d'un prétexte qui relève d'un complot d'État pour écarter des élections présidentielles et de la scène politique un opposant sérieux. Les événements qui se sont passés prouvent et démontent que c'est un véritable challenge. C'est quelqu'un qui aujourd'hui concentre sur sa personne les aspirations de tout un peuple», tonne la robe noire. À la question de savoir comment Ousmane Sonko peut être poursuivi pour pédophile, alors que la présumée victime, Adji Sarr, est âgée de 21 ans, le conseil de rétorquer : «lorsqu'on est dans le mensonge, on s'empêtre dans des contradictions, donc cela n'est pas étonnant. Ce qui est déplorable est que la justice soit instrumentalisée, que l'Assemblée nationale soit instrumentalisée. Que l'Etat de droit soit parti en lambeaux, que l'État de démocratie ait été piétinée», s'est indigné l'avocat.
 
 
«Ils se sont rendu compte que s'il n'était pas libéré, la violence allait continuer»
S'agissant du contrôle judiciaire de son client, Me Ciré Clédor Ly a estimé que cela n'est pas une faveur: «la libération de Sonko était une exigence populaire pour la paix et la sécurité dans ce pays. Ils se sont rendu compte que s'il n'était pas libéré, la violence allait continuer. Et que la loi, qui est l'expression de la souveraineté populaire et la volonté des peuples, devait en fait être respectée», a indiqué Me Ly. Pour la prochaine étape de leur combat, la robe noire a précisé : «ce que nous demandons, c'est l'abandon de toutes les charges. Ils ont créé leur pagaille et sont empêtrés dans des complots qui ont avorté, ils n'ont qu'à se débrouiller pour nettoyer toutes ces saletés. Qu'ils mettent fin à toutes ces poursuites et libèrent tous les détenus politiques et que tous les militants et sympathisants de Sonko soient libérés», a-t-il laissé entendre.
 
Me BAMBA CISSÉ
«Nous le prenons comme un bel acquis pour la défense, mais estimons devoir rester vigilants sur la suite de la procédure»
 
 
 
pour sa part, Me Bamba Cissé a d’abord indiqué qu'il y avait à l’audience 16 vaillants avocats qui se sont battus depuis le début, arme judiciaire à la main, pour obtenir une mesure salutaire qui a été délibérée par le Doyen des juges. Et même si Ousmane Sonko est placé sous contrôle judiciaire, Me Cissé de préciser : «nous le prenons comme un bel acquis pour la défense, mais, nous estimons devoir rester vigilants sur la suite de la procédure», dit-il avant de poursuivre : «il y a une autre affaire d’appel à l’insurrection pour laquelle l’Assemblée nationale a été saisie et pour laquelle une demande de levée d’immunité parlementaire a été faite contre monsieur Ousmane Sonko. Au -delà de cela, il y a une procédure pour laquelle il a été arrêté à la cité Mermoz et hier, la garde à vue avait expiré à 16 heures. Il était normal que lorsque la garde à vue est expirée, les autres soient libérés. Lui a été maintenu par le fait d’un mandat d’amener. Pour des raisons de sécurité, nous avons décidé qu’il reste là-bas pour être présenté aujourd’hui devant le juge», a indiqué Me Cissé. Avant de se féliciter que le Doyen des juges ait pris une ordonnance contraire au réquisitoire du procureur de la République qui avait demandé le mandat de dépôt.
 
 
 
Fatou D. DIONE
 
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