A en croire Me Ciré Clédor Ly, il n’est pas exclu que Khalifa Sall soit candidat à la présidentielle en étant en prison. Car, pour lui, tout n’est pas perdu. Hier, à l’issue de ce verdict d’appel qui a confirmé la condamnation du maire socialiste à 5 ans d’emprisonnement ferme, son avocat a fait savoir qu’ils vont recourir à d’autres voies sur le plan national comme au niveau international pour tirer leur client Khalifa Sall des mains de Dame justice.
Me Ciré Clédor Ly, qui a assisté au délibéré, en prenant place sur les sièges réservés au public, ne s’est pas empêché de donner son avis. A l’entame de son propos, Me Ly avoue : «en réalité, ce n’est pas une surprise, car tout le monde sait que la justice a choisi de s’arrimer au pouvoir exécutif. Et tout le monde sait que le pouvoir politique actuel cherche à aller aux élections sans aucun concurrent sérieux». L’avocat s’indigne que la justice soit instrumentalisée à des fins politiques. «La technique est d’utiliser la justice pour éliminer les adversaires politiques, ce qui est quand même dommage. Depuis que le pouvoir actuel est en place, l’Etat de droit a disparu», déplore l’avocat.
Exaspéré, Me Ciré Clédor se désole que des juges aient choisi de poursuivre des objectifs politiques, au lieu de poursuivre l’idéal de justice. Pour la robe noire, aujourd’hui, les Sénégalais ne sont pas très déçus, parce qu’ils s’attendaient à cette décision. Mais, souligne-t-il, «les Sénégalais sont en fait de plus en plus dégoûtés par ce qui se passe dans ce pays». Au regard de cela, il a estimé que le pouvoir judiciaire a perdu toute sa crédibilité.
Et si le pouvoir pense avoir atteint son objectif, c’est-à-dire éliminer Khalifa Ababacar Sall définitivement de la course présidentielle, Me Ciré Clédor Ly martèle qu’il se trompe encore. «Il se trompe en droit et nous le prouverons», déclare-t-il. «Les voies de recours existent sur le plan national. Il y a aussi de voies de recours sur le plan international. C’est dire en fait que tout n’est pas perdu. On peut arriver à réussir que Khalifa Ababacar Sall soit candidat à la présidentielle et en prison. Ce n’est pas exclu. C’est dire que la bataille juridique n’est pas encore terminée. Même si nous partons défavorisés parce que le pouvoir judiciaire a décidé de trahir le peuple sénégalais et de poursuivre des objectifs politiques», a fait savoir Me Ciré Clédor Ly.
Fatou D. DIONE