ME CECCALDI MARCEL, AVOCAT AU BARREAU DE PARIS, CORRIGE JUAN BRANCO : «N’est pas Jacques Vergès qui veut. On ne se lance pas dans ce genre d’aventures pour créer le buzz sur sa personne»




 
Dans une interview accordée au magazine panafricain «Afrique Magazine», l’avocat d’affaires internationales, Me Ceccaldi Marcel, du barreau de Paris,
se prononce sur l’actualité politique au Sénégal. Célèbre avocat qui a défendu de grands dossiers dont celui de Seif El-Islam Khadafi, fils du défunt Président Mouamar Khadafi, le couple Gbagbo, sans oublier sa participation à la rédaction du projet de nouvelle Constitution du Mali sous le magistère de Ibrahim Boubacar Keïta.
 
 
Me Ceccaldi Marcel n’est pas totalement en phase avec l’attitude de Juan Branco au Sénégal. Le célèbre avocat, qui a eu à défendre des dossiers d’envergure internationale à l’image de celui de Seif El-Islam Khadafi, fils du défunt Président Mouamar Khadafi, mais aussi le couple Gbagbo, a donné sa position sur l’affaire de son jeune confrère Juan Branco. Dans une interview qu’il a accordée au mensuel en vogue, «Afrique Magazine», il ne mâche pas ses mots. A la question de notre confrère sur ce qu’il pense de l’affaire Juan Branco au Sénégal, il répond. «Je ne voudrais pas être trop sévère, mais n’est pas Jacques Vergès qui veut. On ne se lance pas dans ce genre d’aventures pour créer le buzz sur sa personne».
Me Ceccaldi Marcel d’embrayer : «après avoir pris connaissance de sa conférence de presse, je m’interroge sur les raisons de son déplacement, pour se livrer à une prestation pour le moins médiocre et confuse». Pour lui, cette attitude de son jeune confrère était vraiment inutile. «Branco savait parfaitement qu’il était persona non grata au Sénégal. Il aurait pu en sa qualité d’avocat de Sonko, dire dans le cadre d’une conférence de presse à Paris, je ne peux pas me déplacer au Sénégal : ‘’voilà les raisons qui m’interdisent d’y aller et concernant la défense de Sonko voilà ce que je voudrais dire...’’.
 
 
 
«Je ne crois pas que le profil de Sonko corresponde à celui de Branco…»
 
 
Pour Me Ceccaldi Marcel, c’est ça une attitude digne et pas l’attitude de quelqu’un qui veut créer un buzz. «Surtout que lorsqu’on regarde de près, tout le monde a le droit d’être défendu, mais quand on regarde la personnalité de Ousmane Sonko, ses déclarations contre les confréries au Sénégal, qui sont un socle important de la société sénégalaise, ses sorties sur les marabouts, sur l’homosexualité, quand on reprend le parcours de Branco, je ne suis tout à fait pas certain que le profil de Ousmane Sonko corresponde au sien».
Sur l’emprisonnement de Ousmane Sonko et la dissolution de Pastef, Me Ceccaldi Marcel préfère ne pas trop s’avancer : «Les Sénégalais sont suffisamment matures pour se prononcer sur les candidatures de tous ceux qui se présentent à la présidence de la République. J’avais remarqué, après les émeutes, que la situation était redevenue normale pour ne pas dire quasi normale. Je fais toujours confiance à la maturité des peuples, donc je pense que c’était absolument inutile de dissoudre à la fois son parti politique tout comme de lui interdire de se présenter. Il y a d’autres candidats de qualité qui peuvent se présenter au suffrage universel et qui permettront aux Sénégalais de se déterminer en connaissance de cause», argumente-t-il.
Baye Modou SARR
 
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