Après s’être fendu d’un communiqué pour mettre en garde la coalition Yewwi Askan Wi, la coalition Benno Bokk Yakaar a encore traité le sujet de la série de manifestations que compte organiser l’opposition aujourd’hui. Me Amadou Sall, entouré de quelques responsables de la coalition au pouvoir, a fait face à la presse hier pour tirer à boulets rouges sur l’opposition, tout en la mettant en garde : il n’est pas question de leur laisser la latitude de disposer de ce pays comme bon leur semble.
En attendant que les préfets officialisent leurs décisions par rapport aux déclarations déposées par la coalition Yewwi Askan Wi pour la série de manifestations qu’elle veut organiser non seulement à Dakar mais aussi dans tous les départements du pays, Benno Bokk Yakaar, elle, a déjà opposé son niet catégorique. C’est à la maison du Parti socialiste que Me Amadou Sall, Moussa Sarr et d’autres responsables ont convié la presse pour flinguer l’opposition. Selon le second de Oumar Sarr, la coalition Benno Bokk Yakaar est confiante, car «elle occupe le terrain en préparant la présidentielle de 2024, tandis que l’opposition est empêtrée dans ses démêlés avec la justice. Cette opposition irresponsable et désespérément immature n’espère trouver son salut que dans l’invective, les injures, la fuite en avant et la manipulation», soutient le porte-parole du jour, Me Amadou Sall du Pld/Suxalli qui parle de vaine démarche. Poursuivant, l’avocat descend Yewwi de plus belle. «C’est une opposition inconsciente, tout est prétexte pour amener le débat sur le terrain des querelles vaines et dresser, par des discours irresponsables, les uns contre les autres, les pères et mères contre leurs enfants, les élèves et étudiants contre leurs enseignants, les chefs religieux contre leurs disciples».
Pour lui, l’opposition n’a aucun respect pour la nation, la République et l’Etat de droit. «Depuis son émergence sur la scène politique, elle a comme projet majeure la déstructuration et l’anéantissement de nos institutions traditionnelles, religieuses, politiques et républicaines», assure-t-il.
«Dans un Etat de droit…»
La conférence des leaders de Benno Bokk Yakaar dit dénoncer avec la dernière énergie tous ceux qui sont tentés de semer le désordre dans l’espace public et comptent participer à la préservation de l’intérêt de toute la société et des institutions, garantes des libertés collectives et individuelles. Selon Me Amadou Sall, il est impossible de tenir une manifestation et d’enchaîner le lendemain avec d’autres manifestations simultanément dans chaque département. A l’en croire, dans un Etat de droit, cela ne se fait pas ; donc cela ne se fera pas dans notre pays. «Certes, la Constitution de la République permet à ceux qui le désire de manifester leur opinion par la marche pacifique ou autre action autorisées par la loi. Ce droit constitutionnel s’exerce dans les missions et limites fixées dans la loi que nul ne saurait déroger.
Interpellé sur l’affaire Hadjibou Soumaré, Me Sall souligne qu’il ne s’agit nullement de questions posées, mais plutôt une accusation formulée sous forme de question. Pour lui, en République, il y a le devoir d’humilité et de pertinence, de délicatesse et de finesse surtout pour les hommes publics, renseigne-t-il après avoir précisé qu’il a énormément de respect et d’affection pour l’ancien Premier ministre.
Ndèye Khady DIOUF