Il faut délester le procureur au profit d’un juge des libertés. C’est la plaidoirie de Me Mbaye Guèye. Pour le Bâtonnier, qui déplore les mandats de dépôt excessifs et systématiques, le patron du parquet a trop de pouvoirs et on envoie facilement les gens en prison. Il faut limiter les pouvoirs du procureur de la République ! C’est la conviction de Me Mbaye Guèye, qui trouve que le maître des poursuites a des super pouvoirs avec, entre autres conséquences, des mandats de dépôt à la pelle et de des prisons remplies. «Aujourd’hui, l’encombrement des prisons est causé par les mandats de dépôt excessifs. Systématiquement, tous ceux qui sont déférés par les commissariats et les brigades sont placés sous mandat de dépôt. C’est par là qu’il faut démarrer l’indépendance de la justice. Je trouve que le Procureur a trop de pouvoirs au Sénégal», a martelé le «boss» des avocats. Pour Me Mbaye Guèye, il y a une grande facilité avec laquelle les mandats de dépôt sont décernés. «C’est comme si on jouait avec les libertés des citoyens», déplore-t-il. Et pour preuve de ces propos, il évoque le cas malheureux d’une étudiante placée sous mandat de dépôt et ratant son examen, juste pour avoir heurté une baie vitrée.
«C’est normal, avant d’envoyer quelqu’un en prison, de l’écouter. On n’écoute personne…»
Pour lui, le Sénégal, à l’instar des grandes démocraties, doit en arriver à la mise en place d’un juge des libertés. «Il faut créer un juge des libertés. Le texte dit : personne ne peut être placé sous mandat de dépôt s’il n’est pas entendu ou si son avocat n’est pas entendu. C’est normal, avant d’envoyer quelqu’un en prison, de l’écouter. On n’écoute personne. C’est une réunion appelée réunion du Parquet qui se tient au niveau de leur service. Durant ces réunions, le sort des gens est scellé et décidé. Cette tâche doit être laissée à un juge des libertés. C’est ce qui existe dans les démocraties avancées», martèle Me Guèye.
Mbaye THIANDOUM
«C’est normal, avant d’envoyer quelqu’un en prison, de l’écouter. On n’écoute personne…»
Pour lui, le Sénégal, à l’instar des grandes démocraties, doit en arriver à la mise en place d’un juge des libertés. «Il faut créer un juge des libertés. Le texte dit : personne ne peut être placé sous mandat de dépôt s’il n’est pas entendu ou si son avocat n’est pas entendu. C’est normal, avant d’envoyer quelqu’un en prison, de l’écouter. On n’écoute personne. C’est une réunion appelée réunion du Parquet qui se tient au niveau de leur service. Durant ces réunions, le sort des gens est scellé et décidé. Cette tâche doit être laissée à un juge des libertés. C’est ce qui existe dans les démocraties avancées», martèle Me Guèye.
Mbaye THIANDOUM