MAUX DE LA PRESSE, CONDITIONS DIFFICILES DES ACTEURS… :Les Assises des médias lancées hier par le Synpics



 
Se pencher sur les difficultés que rencontre le personnel des médias, c'est ce que le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, a fait hier à la Maison de la presse Babacar Touré, lors du lancement des Assises des médias. Si le journaliste a tiré sur les patrons de presse qui rendent difficile les choses, le directeur de la Communication du ministère de la Culture et de la Communication, Ousseynou Dieng, a quant à lui évoqué l'assainissement du milieu, en extirpant les «hors-la-loi» avec la carte de presse numérisée. Hélas, pour le moment, ces assises sont tenues avec l'absence du patronat de la presse sénégalaise, en l'occurrence le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps).
 
 
 
Les Assises des médias ont été lancées hier, jeudi, à la Maison de la presse Babacar Touré. Ces assises ont pour but de sauver les travailleurs des médias en diagnostiquant les maux dont souffrent les acteurs, entre autres. Parmi ces maux qui gangrènent le paysage médiatique, Bamba Kassé a fustigé les mauvaises conditions de travail des acteurs de la presse. Le journaliste qui a pointé du doigt certains patrons de presse, a invité l'Etat à trouver des solutions et à veiller à ce que le patronat verse les cotisations à l'Ipres pour le compte de leurs employés. «La situation est grave et elle l'a été assez longtemps. Dans le secteur de la presse, il faut qu'on sache faire la distinction entre les journalistes que nous sommes, les techniciens, avec pour la plupart d'entre nous, un statut d’employé, et les autres qui sont les patrons de presse, qui sont les grands bénéficiaires de toutes les mesures prises par les autorités. Et qui, malheureusement, ne respectent pas les droits de nous autres», a relevé Bamba Kassé.
Le secrétaire général du Synpics a par ailleurs évoqué certains organes de presse qui ont été frappés par une crise, en l'occurrence la Rts, le groupe Excaf et le journal «Le Témoin». À titre d'exemple, le journaliste a tenu même à rappeler que le groupe de Ben Basse Diagne devait des «arriérés de salaire qui vont de 6 à 9 mois à ses travailleurs». Ainsi, il s'est indigné du fait que personne n'en parlait et qu'aussi on n'entendait pas ces travailleurs évoquer le sujet.
Sur la question de la convention collective, Bamba Kassé a révélé que 90% des médias au Sénégal ne la respectent pas. Mieux, précise-t-il, ce sont ces mêmes médias qui vont aller faire la queue au fonds d'appui, au niveau des structures pour signer des conventions. Et pour mettre fin à cela, le journaliste invite l'Etat à proposer des solutions alternatives. «L'Etat peut, après avoir constaté qu'il y a une dette fiscale, demander que cette entreprise-là fasse un échange et ouvre son capital à son personnel en échange de la dette fiscale. Ce qui permettra d’avoir des représentants des travailleurs au sein des Conseils d’administration de ces médias privés», a-t-il avancé.
 
 
Le ministèreveut extirper du milieu ceux qui n'en font pas partie avec la carte de presse numérisée
 
 
Lui emboitant le pas, Ousseynou Dieng, directeur de la Communication au ministère de la Culture et de la Communication, a d'emblée tenu à préciser que ces assises sont une sorte d’évaluation à mi-parcours du code de la presse qui a été voté en 2017. Selon lui, elles constituent une sorte d’accélérateur, un levier pour accélérer les réformes déjà engagées par les autorités compétentes. Revenant sur la question de l'assainissement du milieu de la presse, qui est l'une des préoccupations majeures des acteurs, OusseynouDieng a confié : «il est vrai que les médias sont infiltrés de partout. Nous travaillons ensemble pour assainir ce secteur de la presse. Déjà, nous avons mis en place le fonds d’appui et, pour la première fois, ce sont les acteurs eux-mêmes qui ont exigé des critères. Nous voulons désormais que ce fonds-là soit un instrument pour le développement du secteur. Ceux qui n’ont rien à avoir dans le secteur, nous allons les extirper à travers la carte de presse, la formalisation des entreprises. Nous comptons sur les assises pour renforcer davantage. Nous sommes obligés d’avoir des médias très alertes face à la situation nationale et sous-régionale».
Par rapport au boycott duConseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps), Bamba Kassé a tenu à préciser qu'il les appellera pour qu'ils viennent assister à ces assises.
 
Fatou D. DIONE
 
 
 
 
 
 
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