La Cour pénale internationale, en collaboration avec les autorités judiciaires du Mali, a décidé de traquer et d’enclencher des poursuites contre tous ceux qui ont participé ou contribué à ce crime abominable, perpétré contre les habitants du village d’Ogossagou, samedi dernier, faisant plus de 130 morts. L’annonce a été faite, hier, par le procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda.
La déclaration du procureur près la Cour pénale internationale (Cpi), Fatou Bensouda, était attendue, hier, suite à la tuerie d’une violence aveugle perpétrée dans le village de d’Ogossagou au Mali et qui a fait plus de 130 morts. Une occasion pour le maitre des poursuites de la Cpi de s’indigner, face à ce regain de la violence au Mali. «Les violences répétées qui sont commises dans le village d’Ogossagou au Mali ; dans le centre du Mali ; sont extrêmement préoccupantes. Le 23 mars, le village d’Ogossagou, situé dans la région de Mopti, aurait été le théâtre d’attaques barbares ; au cours desquelles plus de 130 civils innocents, dont des femmes et des enfants, auraient été massacrés et des dizaines d’autres grièvement blessés», fait d’emblée remarquer Fatou Bensouda. Comme il fallait s’y attendre, le procureur de la Cpi a condamné ces forfaitures. «Je condamne fermement ces crimes et appelle toutes les parties concernées à s’abstenir de recourir à la violence», ajoute Fatou Bensouda avant de rappeler que son bureau est en contact étroit avec les autorités maliennes, notamment dans le cadre de ces évènements signalés récemment. Mieux, indique le procureur de la Cpi, «son bureau prendra toutes les mesures qui s’imposent, en complémentarité avec le système pénale du Mali, afin de veiller à ce que ceux qui ont participé ou contribué de toute autre manière à ce qui semble être des crimes abominables susceptibles de relever de la compétence de la Cour pénale internationale, fassent l’objet d’une enquête et de poursuites. Dans l’immédiat, une délégation du bureau va rencontrer cette semaine les représentants des autorités compétentes pour discuter de ces questions», martèle Fatou Bensouda.
A l’en croire, les violences doivent cesser. «Quiconque incite à commettre ou commet des actes de violence, notamment en ordonnant, en sollicitant ou en encourageant la commission de crimes relevant de la compétence de la Cpi, ou en y contribuant de toute autre manière, s’expose à des poursuites devant la Cour, dans le plein respect du principe de complémentarité», fulmine le maitre des poursuites de la Cpi. Qui conclut : «Mon bureau demeure saisi de cette situation et continuera de suivre de près les évènements qui se produisent dans le centre et dans d’autres régions du pays».
Moussa CISS