MASSACRE DE BOFA BAYOTTE: Salif Sadio blanchit le Mfdc, les vrais meurtriers arrêtés



Le chef rebelle casamançais Salif Sadio est formel ! La tuerie de Boffa Bayotte n’est pas l’œuvre de combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). «Le Mfdc n’est pas impliqué. Ça c’est clair. C’est une action regrettable, oui, parce qu’il y a eu mort d’hommes», martèle-t-il à Rfi. Pour preuve, il évoque la signature de l’assassinat qui ne saurait être une méthode du Mfdc. «Nos règles coutumières nous interdisent de traiter de façon maladroite le corps même de son ennemi», explique le maquisard en chef au micro de Yoro Alain Mballo, correspondant local de Rfi. Autant il nie l’implication du Mfdc dans le massacre du 6 janvier dernier, autant le chef rebelle, trouvé dans son fief, au Nord de la Casamance, près de la frontière gambienne, nie toute participation à la coupe abusive de bois. «Ça n’existe pas. Au contraire, nous avons lutté, et nous luttons encore contre le trafic de bois. Et vous en aurez les preuves. Le bois qui était coupé à Toubacouta, dans les forets de Bissine…, passait par le bateau qui est sous le commandement de l’Armée sénégalaise. Ce n’est pas la Gambie qui le coupait et ce que je crains, c’est que les conséquences (de la coupe de bois dans cette zone) soient plus dramatiques même qu’à Boffa Bayotte», a-t-il répondu à ceux qui indexent le mouvement indépendantiste dans la coupe illégale de bois.

ENQUETE DANS L’AFFAIRE DE BOFFA BOYOTTE
 
Les assassins arrêtés par la Gendarmerie et placés sous mandat de dépôt
 
 
L’enquête dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, survenue le 6 janvier dernier, avance à grands pas. Les huit personnes arrêtées dans la dernière vague sont supposées être les véritables tueurs de ces seize personnes. Car, hier, outre les chefs d’inculpation d’association de malfaiteurs, assassinat, détention illégale d’armes sans autorisation, appartenance à un groupe insurrectionnel, ils sont aussi accusés de coups et blessures ayant entraîné la mort.
 
 
 
La section de recherche de la gendarmerie de Colobane, qui a transféré ses quartiers à Ziguinchor, au lendemain du massacre de Boffa Bayotte, poursuit ses enquêtes pour arrêter les auteurs dudit massacre.
 En effet, après le placement sous mandat de dépôt de seize personnes, les huit autres arrêtées ce lundi  viennent de subir le même sort, hier, des œuvres du procureur de la République. Après les quatre chefs d’inculpation d’association de malfaiteurs, assassinat, détention illégale d’armes sans autorisation, appartenance à un groupe insurrectionnel, un nouveau chef d’inculpation vient d’être ajouté à cette liste. Il s’agit de coups et blessures ayant entraîné la mort.
Ainsi, les hommes du lieutenant-colonel Issa Diack qui mènent l’enquête dans cette partie du département de Ziguinchor, «n’ont pas mis de temps pour mettre la main sur les véritables auteurs de cette tuerie», nous confie une source proche de la gendarmerie. Mais, d’après toujours cette source, qui confirme l’identité de ces assassins, l’enquête «pourrait être bouclée d’ici peu de temps, car il s’agit seulement de mettre le grappin sur d’autres personnes qui doivent répondre». Tout en estimant que le nettoyage de la zone «va continuer», comme l’a indiqué le général Cheikh Guèye, lors de son point de presse tenu à Ziguinchor.
Pour rappel, au total, ce sont vingt-cinq personnes qui ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt depuis le début de l’enquête par le Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign).
 
Ahmet COLY
 
 



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