MARCHE D’INTERET NATIONAL Les bons et mauvais points des acteurs



 
Si certains producteurs ont salué la pertinence du Marché d’intérêt national qui constitue un maillon essentiel dans l’écoulement des produits, d’autres, par contre, ontdénoncé la démarche des autorités de la Semig SA et du ministère du Commerce. A les en croire, ils ne savent plus si le marché leur est destiné ou pas. 
 
Venu représenter la filière oignon, Mouhamed Dia estime que le rêve des agriculteurs est devenu réalité avec la réalisation du Marché d’intérêt national de Diamniadio. «Le vœu de tout producteur est de pouvoir vendre dans de bonnes conditions et ce marché constitue un maillon essentiel pour l’écoulement de nos produits. Le Marché d’intérêt national vient à son heure. Le chef de l’Etat vient de démontrer que nous pouvons désormais vendre nos produits maraîchers et horticoles», constate le producteur qui révèle que le président de la République est sur la bonne voie pour garantir la sécurité alimentaire et l’autosuffisance des produits maraichers et horticoles. Cependant, de l’avis du représentant des commerçants, Alla Dieng, le constat est tout autre. «C’est une chose de réaliser une infrastructure de cette nature, mais c’est une autre chose de pouvoir la manager. On doit faire en sorte, à travers la gestion, que les prix baissent sur le marché. Si le contraire se produit, cette infrastructure ne servirait à rien», explique d’emblée Alla Dieng qui révèle qu’avec le Marché d’intérêt national, les 35% de la production pourrie seront récupérés. «Tous les acteurs doivent sentir l’importance de cette infrastructure dans la création d’emplois, de richesses, ainsi que de la disponibilité des produits sur le marché sans possibilité de spéculation», ajoute le commerçant.
 
Renouer les concertations
 
De son côté, le représentant de la filière pomme de terre, Mamadou Ndiaye, n’apprécie guère la démarche de la direction de la Semig SA. «On veut faire croire que nous sommes les destinataires de cette infrastructure, mais force est de reconnaitre que les actes posés disent le contraire. Le Conseil d’administration (Ca) de la Semig SA a été installé sans l’avis ou la présence d’aucun producteur. Il y a problème», indique-t-il. Un autre producteur, en l’occurrence Massèye Diongue, s’est inscrit dans cette dynamique. «Lors de la construction du Marché d’intérêt national, nous étions consultés et informés à la minute de l’évolution du projet. Cependant, depuis un certain temps, nous n’avons plus d’interlocuteur. Nous ne sommes plus informés», regrette le vieil homme qui invite les autorités du marché à changer de fusil d’épaule dans la démarche adoptée pour une gestion concertée et inclusive. «Il faut renouer les concertations et éclairer la lanterne des agriculteurs sur les modalités de conservation des produits», invite le producteur. Le représentant de la filière carotte, Cheikh Awa Boye, est revenu sur le choix de Diamniadio pour abriter le Marché d’intérêt national qui devait être construit à Potou. A l’en croire, Diamniadio une ville carrefour. Revenant sur sa filière, il souhaite un meilleur traitement de cette filière pour qu’elle puisse concurrencer la carotte importée. Contrairement aux autres producteurs, Amadou Tall, venu représenter la filière tomate, estime que le Marché d’intérêt national ne profite pas aux producteurs de tomate. La tomate, dit-il, est un produit périssable. Or, si cette marchandise, dit-il, doit parcourir 500 km pour être conservée à Diamniadio, la moitié du chargement sera gâtée. A cet effet, il a plaidé pour que les industriels destinataires de cette tomate puissent rejoindre la zone de production pour s’y installer. Il a en outre plaidé pour que les paysans puissent accéder au Conseil d’administration de la Semig SA.
 
M. CISS
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :