MANIFESTATIONS SANGLANTES ET INSÉCURITÉ AU CENTRE RÉGIONAL DE SANTÉ DE ZIGUINCHOR : Le personnel de santé menace de jeter l’éponge ; la Direction sonne l’alerte en réclamant l’armée aux autorités




 
 
A Ziguinchor, les blessés s’entassent, l’hôpital régional acculé par les manifestants, le personnel exige la présence de l’armée pour sa sécurité. Les jeunes imposent des soins au personnel de santé jusque même dans les urgences.
 
 
 
Ça sent le roussi à l’hôpital régional de Ziguinchor. Le personnel de santé s’estime menacé par la furie des jeunes qui ne veulent plus voir la police ni la gendarmerie. Les agents de santé se voient envahis par les manifestants qui arrivent avec des armes blanches. Amenant leurs camarades blessés, ces jeunes entrent par force à l’accueil des urgences et imposent au personnel de prendre soin de leurs blessés. Une situation que le personnel ne peut plus supporter, car la pression est énorme sur ses membres. Ne pouvant plus travailler dans ces conditions, ils ont remonté la situation à la Direction qui, à son tour, a sollicité des autorités la protection de l’armée pour filtrer les entrées. «Nous avons demandé au gouverneur, au médecin-chef régional et au président du Conseil départemental de nous envoyer l’armée pour sécuriser la structure, car avec la gendarmerie ou la police, l’hôpital va se transformer en champ de bataille. Avec l’armée, les gosses sont plus tolérants qu’avec la gendarmerie et ou la police», s’est plaint, au téléphone avec Les Echos, Siméon Faye, représentant du personnel au Conseil d’administration. 
Il ajoute : «les médecins et les paramédicaux risquent de jeter l’éponge, parce qu’ils disent qu’ils ne peuvent pas travailler dans l’insécurité. Quand les manifestants ont un blessé, ils forcent l’accès au service d’accueil des urgences. Ils imposent la prise en charge de leurs camarades alors que les agents ne peuvent pas lever l’urgence le couteau sur la gorge ou le pistolet sur la tempe. Les agents menacent de jeter l’éponge si ce problème n’est pas réglé. Imaginez si le corps de la santé croise les bras. En tout cas, le personnel ne va pas sacrifier sa vie». M. Faye s’insurge contre cette situation car, pour lui, «la sécurité des agents de santé est primordiale et est une exigence à ne pas négocier. Nous exigeons la sécurité de la part des autorités».
 
 
Baye Modou SARR
 
LES ECHOS

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