Les partisans de Khalifa Sall et Karim Wade peuvent manifester, mais dans le respect de la loi. C’est l’avis de Me Alioune Badara Cissé, qui condamne aussi la répression aveugle des forces de l’ordre. Préoccupé par la situation politique tendue en ce moment, le médiateur de la République, qui s’exprimait hier, lors du Forum citoyen organisé par la fondation Africa Jom Center, appelle au calme et à la sérénité.
Le médiateur de la République reconnaît aux partisans de Khalifa Sall et Karim Wade leur droit de manifester, mais à condition de se conformer à la loi. «Les deux candidats recalés (Karim Wade et Khalifa Sall, Ndlr) ont le droit de manifester, à condition que ces manifestations soient autorisées», soutient Alioune Badara Cissé. Qui fait comprendre cependant qu'«une décision de justice ne peut pas se commenter sur la place publique pour faire l'objet de manifestation violente de cette nature». De la même manière, le médiateur de la République, pour qui «aucune instabilité ne devrait être acceptée», n’est pas d’accord avec la manière de faire des forces de l’ordre, qui répriment et gazent les gens à tout bout de champ et sans distinction. «Je souffre de voir de vieilles personnes humer des gaz lacrymogènes, des jeunes ensanglantés. Je souffre de voir un service d'ordre qui ne sait pas faire la part des choses», assène-t-il. Et ces affrontements entre populations et forces de l’ordre sont d’autant plus regrettables, insiste-t-il, que «quelle que soit l'issue de ces élections, il ne devrait y avoir qu'un seul vainqueur : le Sénégal». Dès lors, il invite les leaders politiques à prôner la paix et à raisonner leurs militants. «Je ne peux que lancer un appel au calme et à la sérénité, dire aux acteurs politiques et à ceux qui les soutiennent de comprendre que l'élection présidentielle n'est qu'un moment de l'histoire. Si les leaders politiques ne parlent pas à leurs militants, la situation risque d'empirer et, dans ce cas, il serait très difficile de revenir en arrière. L'histoire du Sénégal ne s'arrêtera pas au soir du 24 février. Il faut donc que nous gérions tout cela», déclare l’ancien ministre des Affaires étrangères.
«Le parrainage oui, mais il a fait défaut, c'est la concertation, le combat politique au niveau de l'Assemblée nationale»
S’agissant du parrainage, à la base de toute la tension, suite à l’invalidation de la quasi-totalité des dossiers (20 sur 27), le médiateur trouve que d’une certaine manière, c’est une bonne chose, en ce sens qu’il permet de limiter le nombre souvent exagéré de candidats à la présidentielle. «Cela aurait paru impraticable d'avoir une centaine de candidats. Il est évident que la pléthore de candidats pose problème, comme la pléthore de partis politiques aussi», note-t-il. Non sans faire porter les problèmes sur le parrainage aux acteurs politiques qui ont refusé le dialogue et aux députés qui ont voté la loi sans discussions. «Ce qui a fait défaut, c'est la concertation, le combat politique au niveau de l'Assemblée nationale où cette disposition était soumise à la sanction des parlementaires. Malheureusement, en ayant raison ou tort, pour certains, ce débat a été relativement faussé par des députés qui ont quitté la salle ou par la proposition acceptée par la majorité d'un vote sans débat», conclut Me Cissé.
Mbaye THIANDOUM
Le médiateur de la République reconnaît aux partisans de Khalifa Sall et Karim Wade leur droit de manifester, mais à condition de se conformer à la loi. «Les deux candidats recalés (Karim Wade et Khalifa Sall, Ndlr) ont le droit de manifester, à condition que ces manifestations soient autorisées», soutient Alioune Badara Cissé. Qui fait comprendre cependant qu'«une décision de justice ne peut pas se commenter sur la place publique pour faire l'objet de manifestation violente de cette nature». De la même manière, le médiateur de la République, pour qui «aucune instabilité ne devrait être acceptée», n’est pas d’accord avec la manière de faire des forces de l’ordre, qui répriment et gazent les gens à tout bout de champ et sans distinction. «Je souffre de voir de vieilles personnes humer des gaz lacrymogènes, des jeunes ensanglantés. Je souffre de voir un service d'ordre qui ne sait pas faire la part des choses», assène-t-il. Et ces affrontements entre populations et forces de l’ordre sont d’autant plus regrettables, insiste-t-il, que «quelle que soit l'issue de ces élections, il ne devrait y avoir qu'un seul vainqueur : le Sénégal». Dès lors, il invite les leaders politiques à prôner la paix et à raisonner leurs militants. «Je ne peux que lancer un appel au calme et à la sérénité, dire aux acteurs politiques et à ceux qui les soutiennent de comprendre que l'élection présidentielle n'est qu'un moment de l'histoire. Si les leaders politiques ne parlent pas à leurs militants, la situation risque d'empirer et, dans ce cas, il serait très difficile de revenir en arrière. L'histoire du Sénégal ne s'arrêtera pas au soir du 24 février. Il faut donc que nous gérions tout cela», déclare l’ancien ministre des Affaires étrangères.
«Le parrainage oui, mais il a fait défaut, c'est la concertation, le combat politique au niveau de l'Assemblée nationale»
S’agissant du parrainage, à la base de toute la tension, suite à l’invalidation de la quasi-totalité des dossiers (20 sur 27), le médiateur trouve que d’une certaine manière, c’est une bonne chose, en ce sens qu’il permet de limiter le nombre souvent exagéré de candidats à la présidentielle. «Cela aurait paru impraticable d'avoir une centaine de candidats. Il est évident que la pléthore de candidats pose problème, comme la pléthore de partis politiques aussi», note-t-il. Non sans faire porter les problèmes sur le parrainage aux acteurs politiques qui ont refusé le dialogue et aux députés qui ont voté la loi sans discussions. «Ce qui a fait défaut, c'est la concertation, le combat politique au niveau de l'Assemblée nationale où cette disposition était soumise à la sanction des parlementaires. Malheureusement, en ayant raison ou tort, pour certains, ce débat a été relativement faussé par des députés qui ont quitté la salle ou par la proposition acceptée par la majorité d'un vote sans débat», conclut Me Cissé.
Mbaye THIANDOUM