Les autorités étatiques ont pris conscience des risques de troubles à l’ordre public dans la banlieue dakaroise, qui sont liés au vote du projet de loi sur une révision du code électoral et de la constitution, instaurant le système de parrainage pour tous à la présidentielle de 2019. Les forces de sécurité, appuyées par des agents de renseignements, ont investi en masse les axes stratégiques et installé un dispositif de répression contre toutes tentatives de manifestations.
Considérée comme une poudrière ou le point de départ de toutes les batailles pour le respect des lois et règlements du pays, notamment la Constitution, la banlieue dakaroise est aujourd’hui surveillée comme de l’huile sur le feu par les forces de police et de gendarmerie. Toutes les grandes artères et autres points chauds sont présentement pris d’assaut par les forces de sécurité, qui sont positionnées en permanence dans ces endroits depuis hier pour éventuellement intervenir ou plutôt servir de forces dissuasives.
Le dispositif de sécurité est visible partout dans la banlieue dakaroise. De Bountou Pikine jusque dans les recoins des autres localités. Certains agents de police opèrent en tenue correcte. Tandis que d’autres sont en civil et traquent les moindres renseignements sur d’éventuelles manifestations dans les quartiers. Ils passent également au crible les véhicules ainsi que des motos par des vérifications de pièces de mise en circulation et procèdent à des fouilles systématiques. Ils circulent de manière intempestive à bord de leurs fourgonnettes dans les rues et surveillent du regard les mouvements de foule.
Des éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) en renfort
Cependant, les risques d’actions de rue restent réels dans la banlieue. Si l’on sait que les militants de l’opposition de différents partis ont déjà annoncé la couleur avant-hier avec la mise en place d’un front dénommé «Banlieue bagn». Mais, pour corser le dispositif de sécurité, rapportent nos sources, des éléments de la brigade d’intervention polyvalente (Bip) ont été appelés en renfort. Nous avons pu apercevoir quelques-uns dans les locaux du commissariat de police de l’arrondissement de Pikine, où ils ont débarqué aux environs de 19h. Il y avait parmi eux une fille coiffée à la garçonne et très relaxe dans sa tenue de sport et ses baskets. Leurs autres collègues ont été ventilés dans les autres commissariats de police. Le dispositif de sécurité prévu jusqu’au vendredi pourrait être maintenu jusqu’au-delà, si toutefois la situation de tensions politiques avec de graves conséquences perdure. Il est à signaler que les policiers opérant en civil sont plus nombreux que ceux en uniforme.
Vieux Père NDIAYE