MANIFESTATION POUR UNE GESTION TRANSPARENTE DES RESSOURCES NATURELLES: Aar Li Nu Bokk s’approprie les samedis et avertit le préfet de Dakar



 
 
Après l’évaluation des actions menées depuis la mise sur pied de la plateforme, ‘’Aar Li Nu Bokk’’ convoque sa quatrième manifestation ce samedi 6 juillet, de 14 à 19 heures, sur les allées du Centenaire. Pour expliquer les raisons de ce changement de stratégie, Babacar Diop, qui portait la parole de la plateforme, soutient que c’est pour faciliter la tâche au préfet, qui saute sur la moindre occasion pour interdire leur manifestation. Aar Li Nu Bokk n’a par ailleurs pas manqué d’avertir ce dernier, lui signifiant que tout arrêté d’interdiction de son rassemblement, sous quelque motif que ce soit, sera rejeté.
 
 
 
Que le préfet de Dakar se le tienne pour dit, la plateforme Aar Li Nu Bokk compte braver tous les interdits qui pourraient émaner de ce dernier, pour procéder à son rassemblement pacifique. Ils sont catégoriques : tout arrêté d’interdiction de leur rassemblement, sous quelque motif que ce soit, sera rejeté, font-ils noter. «Nous tenons à rappeler aux autorités qu’aucune menace ne sera jamais assez forte pour nous faire détourner des exigences de transparence et de reddition des comptes. Aucune manœuvre, qu’elle vienne des autorités ou de leurs groupuscules de jeunes se disant défenseurs d’une République qu’ils ont fini de privatiser, ne pourra nous divertir», a fait savoir Babacar Diop, porte-parole du jour. Les membres de Aar Li Nu Bokk promettent donc de poursuivre et sanctionner tous ceux qui se sont rendus coupables d’actes délictuels dans la gestion du pétrole et du gaz. Mais aussi rechercher, recouvrer et rapatrier, sans conditions, les avoirs spoliés tout en annulant tous les contrats signés en violation totale de la constitution et du code pétrolier.
 
 
«C’est le préfet lui-même le premier facteur de trouble à l’ordre public au Sénégal»
 
Même s’ils sont catégoriques sur la tenue de leur rassemblement, les membres de la plateforme assurent qu’ils ont respecté toutes les procédures, ce, depuis le début. «Le préfet se targue de prétextes fallacieux, simplement en évoquant le trouble à l’ordre public. Rien que la semaine dernière, nous lui avons clairement signifié que si jamais il autorisait la marche des syndicalistes, nous laisserions tomber la nôtre pour nous rallier à celle de ces derniers, mais il s’est fendu d’un communiqué pour interdire toutes les marches», a déploré Guy Marius Sagna.
Pour ce dernier, rien que le choix du samedi à la place du vendredi habituel pour leur rassemblement prouve à suffisance qu’ils sont une organisation pacifique. «Alors que tout le monde peut témoigner que nous sommes la première organisation à naître, la seule qui ait déclaré haut et fort avoir décidé de marcher chaque vendredi», clarifie l’activiste.
 
 
«Nous vivons une Berlusconisation au Sénégal, avec une famille qui contrôle le pouvoir central et local et qui décide maintenant de contrôler les ressources du Sénégal» 
 
Embouchant la même trompette, Babacar Diop pousse le bouchon plus loin. «Nous n’avons pas décidé de braver l’interdiction du préfet, c’est le préfet lui même qui a choisi de braver la loi. Si jamais le préfet s’entête à vouloir ignorer nos droits, nous nous réfèrerons à la constitution qui nous permet clairement de marcher pacifiquement», note M. Diop.
A l’en croire, le premier facteur de trouble à l’ordre public au Sénégal, c’est le préfet de Dakar. «La légalité n’engendre jamais la guerre, c’est l’injustice seulement qui peut engendrer la guerre. Nous invitons le préfet de Dakar à respecter la loi, nous ne lui demandons pas l’impossible. Il n’a qu’à encadrer notre marche pacifique et à la fin, tout le monde pourra rentrer tranquillement chez lui», affirme Babacar Dop.
Selon M. Diop, Aar Li Nu Bokk est plus responsable que le préfet, dans la mesure où «ils ont  décidé de reporter leur manifestation au profit de pitoyables faquins qui ont décidé de manœuvrer pour non pas défendre leur pays, mais défendre un clan, une famille. Nous vivons une Berlusconisation au Sénégal avec une famille qui contrôle le pouvoir central et local et qui décide maintenant de contrôler les ressources du Sénégal», fulmine le leader des Forces démocratiques du Sénégal (Fds).
 
 
Ndeye Khady D. FALL

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