MANIFESTATION NON DÉCLARÉE :7 parmi les 31 personnes arrêtées le jour du procès de Sonko risquent 3 mois de prison ferme



 
Dans le lot des manifestants qui ont été arrêtés le jour du procès entre Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang, le procureur a requis 3 mois de prison ferme contre 7. Ils étaient 31 personnes au total qui ont comparu hier devant le tribunal d'instance de Dakar pour manifestation non déclarée.
 
 
 
Arrêtés le 16 février dernier lors du procès qui opposait Ousmane Sonko au ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, 31 jeunes ont été finalement jugés hier devant le tribunal d'instance de Dakar. Parmi ces compatriotes interpellés à différents endroits de Dakar et qui sont poursuivis pour manifestation non déclarée, il y a des étudiants, des commerçants, un technicien supérieur en exploitation agricole, un ancien militaire etc. A la barre hier ils ont tous nié cette incrimination devant le tribunal. Faisant partie des sympathisants du leader de Pastef/Les Patriotes, le technicien de laboratoire Ousmane Lopez dit s’être rendu au tribunal de Dakar pour assister au procès. Malheureusement pour lui, il a été arrêté avant même qu'il ne franchisse le seuil du palais de justice. Il ignore, dit-il, les raisons de son interpellation.
À sa suite, un ancien militaire détenu aussi dans cette affaire a aussi tout rejeté. «Je retournais tranquillement chez moi après avoir appris que je ne pouvais pas entrer dans la salle. C’est un adjudant qui a procédé à mon arrestation», a-t-il déclaré. Un autre inculpé qui affirme qu’il se rendait à «Keur Serigne bi» pour acheter des médicaments pour son père malade, indique qu’il a dévié de sa route pour aller regarder les jets de lacrymogènes et de pierres entre les manifestants et les forces de l’ordre. C’est ainsi qu’il a été embarqué. «C'est par curiosité que je me suis retrouvé ici. Mais ce qui se passait au tribunal ne m’intéressait pas», a-t-il indiqué.
 
 
Me Moussa Sarr : «Sous peu, on va créer des centres de détention dédiés à ces manifestants si…»
 
 
Dans ses observations, le procureur de la République a indiqué qu'ils étaient nombreux sur la voie publique et qu’ils ont entravé la liberté des gens de circuler. C'est pour cela qu'il a requis 6 mois de prison dont 3 mois ferme pour 7 parmi les 31 mis en cause. Mais pour les autres prévenus, dit-il, ils ont des raisons qui peuvent convaincre. Sur ce, il s'est rapporté à la sagesse du tribunal pour leur condamnation. Les avocats chargés de leur défense ont plaidé leur renvoi des fins de la poursuite sans peine, ni dépens. «En deux mois, nous sommes au troisième procès. A chaque fois, le nombre augmente. Sous peu, on va créer des centres de détention dédiés à ces manifestants si on continue cette pratique. Il faut que les magistrats soient droits dans leurs bottes pour équilibrer notre système judiciaire», a tonné Me Moussa Sarr. Délibéré lundi prochain.
 
Fatou D. DIONE
 
LES ECHOS

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