Guy Marius Sagna et ses camarades de Frapp ne réussiront pas de sitôt à pousser à arrêter l’invasion des grandes surfaces. Leur mouvement d’humeur devant le ministère du Commerce aux fins de protester contre les intérêts des commerçantes et commerçants sénégalais, sacrifiés par le gouvernement du Sénégal, au profit des intérêts des magasins de grande surface (Auchan, Carrefour…), a encore échoué. La gendarmerie de Ouakam a arrêté six parmi les manifestants.
Alioune Badara Mboup, Mame Ousmane Wade, Issa Ndiaye, Malick Biaye, Ndiaye Mbollo, Malang Diaboula sont depuis hier à la police. Leur péché, avoir essayé de protester devant le ministère du Commerce. En effet, dans le cadre de leurs actions contre l’invasion des grandes surfaces, ces membres du Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine Frapp/France Dégage voulaient manifester devant le ministère du Commerce contre l’invasion de Carrefour, Auchan, mais, à peine ont-ils posé les pieds devant le ministère que la gendarmerie, qui veille sur les lieux, les a interpelés et les arrêtés certains d’entre eux. Et d’après Guy Marius Sagna, la gendarmerie de Ouakam n’y est pas allée tout doucement. L’activiste (qui pour la première fois sort de cette activité sans être arrêté), rapporte en effet que jusqu’au moment où ses camarades étaient en train d’être arrêtés, le Frapp/France Dégage n'avait toujours pas reçu d'arrêté d'interdiction ou d'autorisation de cette manifestation. Et la gendarmerie de Ouakam, regrette-t-il, a brutalisé ses camarades lors de l'arrestation. «Arrivés à la gendarmerie de Ouakam, nos camarades Ousmane Wade, Alioune Badara Mboup, Ndiaye Mbollo, Malang Diaboula, Issa Ndiaye, Malick Biaye ont été déshabillés avant d’être jetés avec leur seul caleçon dans une cellule», a déclaré Guy Marius Sagna, qui dénonce énergiquement ce traitement inhumain et dégradant.
Le Frapp exige la libération dans les meilleurs délais de ses six (06) militants
Guy Marius Sagna dit en effet qu’au moment où ses camarades sont arrêtés, «le neuvième (09) distributeur mondial, Carrefour, vient ouvrir illégalement un magasin au Point E en défiant ouvertement le ministre du Commerce qui lui a demandé de fermer, en vain». Le Frapp «exige la libération dans les meilleurs délais de ses six (06) militants et interpelle la gendarmerie».
La lettre demande a été rédigée depuis le 21 mars
«L’arrestation des 06 militants du Frapp montre à tous les Sénégalais ce qu’il va advenir du dialogue de Macky Sall. Ce dialogue exclut les questions de souveraineté, ce dialogue signifie la répression pour ceux qui dénoncent la soumission de Macky à l’impérialisme. Le Frapp/France Dégage refuse que Macky Sall vende notre pays, pan après pan, à Bolloré, Total, Auchan, Orange, Canal Plus, Eiffage, StarTimes, à l’Union Européenne…». Les six arrestations, a-t-il déploré, «sont d’autant plus scandaleuses que c’est en date du 21 mars que le Frapp a déposé une lettre pour informer le préfet de Dakar de sa manifestation. Cette lettre a été enregistrée sous le numéro 0778 et jusqu’au moment où nous tenions cette manifestation, le Frapp n’a reçu aucun arrêté notifiant une interdiction ou une autorisation. De quel droit Macky Sall a-t-il le droit de disperser notre manifestation et d’arrêter nos six (06) camarades ? Le Frapp informe la préfecture de Dakar, le ministère de l’Intérieur, qu’il n’acceptera plus que leurs services restent jusqu’à la veille d’une manifestation pour procéder à l’enquête relative à cette manifestation. Le Frapp ajoute à l’intention du préfet de Dakar, qu’il refusera dorénavant de prendre tout arrêté le jour même de ses manifestations.
Madou MBODJ