Depuis l’annonce de son plan d’action pour non seulement dénoncer les arrestations arbitraires de ses militants, mais aussi contrer une éventuelle condamnation de Sonko lors de son procès d’aujourd’hui l’opposant à Mame Mbaye Niang, la coalition Yewwi Askan Wi affiche une grande détermination à dérouler son programme. Mais, c’est sans compter avec la détermination des forces de sécurité et de défense à faire «régner l’ordre». La tension s’est amplifiée hier avec l’interdiction de la marche que Yewwi promettait de faire à Dakar, comme dans les autres départements. Ce qui n’a guère refroidi les ardeurs des militants, surtout ceux de Sonko qui, lui, a été assigné à domicile tôt le matin, Guy Marius touché à la jambe par une grenade, des pneus brulés dans beaucoup de zones de la capitale.
Après le premier acte presque parfait de Yewwi Askan Wi avec son giga meeting aux Parcelles Assainies, hier, pour le deuxième jour de son plan d’action, les militants se sont heurtés à la détermination farouche des forces de l’ordre à faire appliquer la décision du préfet de Dakar qui a opposé un niet à toutes les deux demandes de marche introduites par la coalition de l’opposition rien que dans le département.
La maison de Sonko quadrillée et barricadée tôt le matin
Tôt le matin, la maison du leader de Pastef est quadrillée. Aucun véhicule ne peut entrer ni sortir. Ensuite, les posts se sont multipliés sur Facebook pour dénoncer la «mise sous résidence surveillée» de Ousmane Sonko. Guy Marius Sagna, à travers un premier direct, a démontré aux internautes qu’il était impossible d’accéder au domicile de Sonko. Quelques instants plus tard, une autre vidéo de Ousmane Sonko accompagné de son fils, négociant avec les forces de l’ordre pour pouvoir amener son fils à l’école fait le tour du Web en l’espace de quelques heures, provoquant une indignation totale de ses militants.
Guy Marius et un cameraman blessés par des grenades
Guy Marius Sagna revient une deuxième fois à la cité Keur Gorgui, cette fois-ci accompagné de quelques députés de Yewwi avec leur écharpe. Les forces de l’ordre restant sur leur position initiale n’ont rien voulu entendre. Quand le député activiste a voulu insister, il a reçu un projectile à la jambe lui provoquant une blessure. Ce dernier ôta son pantalon devant les journalistes pour montrer à quel point «le Sénégal s’est empêtré dans une dictature sans vraiment s’en rendre compte».
Les militants de Pastef commencent alors à sonner l’alerte sur les réseaux sociaux : «tous à la cité Keur Gorgui pour libérer Ousmane Sonko». Les forces de l’ordre sur place renforcent leurs barrières et tirent des grenades lacrymogènes à tout bout de champ. Des journalistes qui étaient sur les lieux ont été visés et gazés, un cameraman a d’ailleurs été blessé par un lacrymogène.
Pastef appelle les militants à lever le blocus devant la maison de Sonko
Dans l’après-midi, le Bureau politique du parti Pastef sort un communiqué pour dénoncer ce que subit son leader Ousmane Sonko et demande aux patriotes de tous faire cap vers le domicile de Ousmane Sonko à la cité Keur Gorgui pour le libérer. Il invite par la même occasion toutes les autres coordinations départementales à maintenir leur manifestation jusqu’à la levée du blocus chez Sonko. Ce communiqué officiel sonna comme un coup d’envoi, des militants et sympathisants de Ousmane Sonko, empêchés d’évoluer par les forces de l’ordre, se sont mis à brûler des pneus dans certaines zones comme la Patte d’Oie, la Vdn, à Grand-Yoff etc.
Ndèye Khady DIOUF