MAMADOU RACINE SY SUR L’AGONIE DU SECTEUR TOURISTIQUE «Les chiffres d’affaires de nos hôtels ont été divisés par 10»



Le secteur du tourisme et de l’hôtellerie est dans la pénombre car fortement impacté par la pandémie à Covid-19. Ce qui est à l’origine de la conférence de presse hier de la Fédération des organisations de l’industrie touristique qui, par la voix de son président Racine Sy, a invité le chef de l’Etat à injecter les 50 milliards promis pour la relance du secteur. Une enveloppe que le secteur ne compte pas partager avec le secteur des transports aériens.
 
 
 
Un an jour pour jour après l’avènement du Covid-19, le secteur touristique et de l’hôtellerie est loin d’entrevoir le bout du tunnel, tant l’impact de la pandémie est ressenti par les acteurs du secteur. Ce qui est à l’origine de la conférence de presse de la Fédération des organisations de l’industrie touristique dirigée par le président du King Fahd Palace, Mamadou Racine Sy. Pour témoigner de cette situation difficile et de l’ampleur des pertes que subit le secteur, Racine Sy révèle que le chiffre d’affaire du King Fahd, durant la pandémie, a été divisé par dix. En d’autres termes, le chiffre d’affaire de son hôtel est passé d’un milliard pour se retrouver à moins de 100 millions. Poursuivant, il révèle que la situation est identique au niveau des agences de voyage. Il en veut pour preuve certaines agences de voyage dont la caution est passée d’un milliard l’année dernière à 100 millions cette année. Tous les hôtels, dit-il, sont également dans la même situation que le King Fahd Palace, car ne pouvant plus supporter les charges d’exploitation.
 
«A ce rythme, plus de 1000 entreprises dans le secteur vont mettre la clé sous le paillasson»
 
Un avis conforté par le vice-président de la Fédération, Mamadou Sow, notamment sur le chiffre d’affaire du King Fahd qui a été divisé par 10. Mieux, il révèle que seules 30 chambres sont occupées au King Fahd Palace. Ce qui, insiste-t-il, ne peut plus continuer. Car, à ce rythme, dit-il, plus de 1000 entreprises dans le secteur vont mettre la clé sous le paillasson. Revenant sur l’audience avec le chef de l’Etat, le patron du King Fahd Palace rappelle que celui-ci avait consenti à injecter 50 milliards pour relancer le secteur du tourisme. Cependant, il n’a pas manqué de prévenir que le secteur du tourisme n’acceptera pas de partager cette enveloppe avec le secteur des transports aériens. «Nous n’allons pas l’accepter. S’il ne peut pas revoir cette enveloppe à la hausse, il ne doit pas diminuer le montant», fait remarquer le président de la Fédération des organisations de l’industrie touristique.  
 
C’est antiéconomique de s’endetter pour payer des salaires
 
Revenant sur le licenciement des travailleurs du King Fahd, Mamadou Racine Sy révèle que les problèmes confrontés par son hôtel ont été à l’origine de ces conséquences sociales. «Il ne faut pas qu’on fasse de la démagogie. Nous ne pouvons pas maintenir des effectifs en place alors qu’on n’a pas la contrepartie en recettes. Quand vous n’avez pas de ressources, vous ne pouvez pas garder en l’état les effectifs. C’est pourquoi je préfère qu’on parle d’allègement d’effectifs parce que la situation l’exige», fait remarquer Racine Sy qui est, dans la foulée, revenu sur l’emprunt en fonds de roulement consenti pour payer les salaires. «C’était déjà une concession majeure de la part du patronat du tourisme que d’accepter de s’endetter pour payer des salaires parce que c’est antiéconomique. Mais nous l’avons accepté parce que la crise commandait qu’on fasse preuve de beaucoup de résilience vis-à-vis de nos personnels qui sont braves et qui nous ont toujours accompagnés pour la destination Sénégal. Nous l’avons fait pendant trois mois, mais on est arrivé à la conclusion que ça ne pouvait pas continuer», se dédouane le patron du King Fahd.
 
Racine Sy justifie les licenciements
 
 
S’agissant des motifs évoqués pour justifier le licenciement des 76 employés du King Fahd Palace, Racine Sy fait remarquer qu’il s’agit de la désinformation. A l’en croire, ce licenciement n’a pas été fait de gaieté de cœur, car le King Fahd était dos au mur et ne pouvait plus supporter les charges. Toutefois, il révèle que tous les droits des travailleurs ont été respectés et lorsqu’adviendra la période de relance, il révèle qu’ils seront privilégiés dans le recrutement. A l’endroit de ceux d’entre les travailleurs qui se sentent lésés, il les invite à saisir qui de droit. Non sans menacer les détracteurs de poursuites judiciaires.
 
M. CISS
 
 
 
 

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