MAMADOU DIOUF TUÉ À COUP DE COUTEAU DANS LA BANDE DE FILAOS DE WAKHINANE-NIMZATT: Abdou Khoudoss Diop, arrêté avec le téléphone portable de la victime, risque 3 ans de prison ferme pour recel



 
Pour avoir passé un appel avec l'un des portables de Mamadou Diouf, victime d’agression puis tué à coups de couteau dans la bande de filaos de Wakhinane Nimzatt, Abdou Khoudoss Diop encourt 3 ans de prison ferme. C'est pour des faits de recel criminel que ce commerçant a été jugé hier, devant la chambre criminelle de Pikine/Guédiawaye.
 
 
Commerçant demeurant à Wakhinane-Nimzatt, Abdou Khoudoss Diop se trouve dans de sales draps. Inculpé courant 2018 pour des faits de recel criminel, cet accusé a été jugé hier mercredi devant la chambre criminelle du tribunal de Pikine/Guédiawaye, 5 ans après les faits. Ayant comparu libre, l'homme âgé de 38 ans risque 3 ans de prison ferme, si le juge suit le procureur dans ses réquisitions.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à la date du 11 août 2018 à 13h. À cette époque-là, Mamadou Diouf a été agressé dans la bande des filaos de Wakhinane-Nimzatt puis poignardé à la cuisse par des malfrats qui ont par la suite emporté ses deux téléphones portables. Et dans cette zone où la victime a subi cette agression, Abdou Diallo, qui revenait de son travail, y est passé pour rentrer chez lui. C'est là qu'il a trouvé la victime Mamadou Diouf blessée et qui agonisait dans une mare de sang. Comme il y avait un autre individu retrouvé sur place et qui semblait perdre ses facultés mentales, Abou Diallo s'est rapproché de lui avant de lui emprunter son cellulaire avec lequel il a appelé les enquêteurs.
Ces derniers, lorsqu'ils se sont présentés sur place, ont malheureusement trouvé que Mamadou Diouf avait déjà rendu l'âme. Pour les causes de son décès, le médecin a conclu dans son certificat de genre de mort à une hémorragie externe abondante causée par arme blanche tranchante. Par ailleurs, les réquisitions entreprises ont permis de relever que l'individu qui détenait les portables de la victime a été identifié sous le nom de Abdou Khoudoss Diop. En sus, ils ont montré qu'il a utilisé l'un des téléphones à 14h pour passer un appel alors que la victime a été agressée à 13h.
Interpellé et entendu le lendemain du crime, 12 août 2018, Abdou Khoudoss Diop a soutenu avoir acquis les portables à 5000, un samedi, auprès de jeunes garçons qui se sont présentés à son commerce. Il poursuivait ainsi en soulignant avoir vendu l'autre téléphone le lendemain à un certain Alassane Sy. Cet acheteur, précise-t-il, le lui a ramené puisque le cellulaire avait un problème. Ces déclarations sur la vente de l'appareil ont été confirmées par le sieur Sy.
Attrait à la barre du tribunal, Abdou Khoudoss Diop a plaidé non coupable. «J'ignorais que ces deux portables que j'ai achetés à 5000 F sont issus d'un crime. L'un n'était pas en bon état. J'ai vendu l'un d'eux à 3000 F», a-t-il lancé, aux côtés du frère du défunt Mamadou Diouf. Ce dernier a demandé que ses intérêts civils soient réservés comme il s'est constitué partie civile.
Dans ses observations, le procureur a demandé la requalification des faits de recel criminel en recel correctionnel. Ainsi, pour la répression, il a requis 3 ans de prison ferme assortis d'une amende de 500.000 F. «L'accusé dit avoir acheté les portables à la hâte à son commerce à 5000 F. Et il ressort de la procédure qu'il les a revendus à 15.000 F», a-t-il indiqué. L'avocat de la défense Me Makhfouss Thioyea plaidé une application bienveillante de la loi pénale pour l'accusé. Délibéré au 1er mars 2023.
 
Fatou D. DIONE
 
 
 
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