Les épouses d’Ousmane Sonko ‘’se dévoilent’’. D’habitude très réservées, surtout la première femme, elles ont donné des nouvelles de leur mari. Selon Khady Kébé et Anna Diamanka, Ousmane Sonko est mal en point ; il souffre d’une hypoglycémie sévère et est admis en salle de réanimation. Elles ont lancé un appel au couple présidentiel pour la libération de leur mari et de tous les autres détenus. C'est un entretien exclusif avec le site dakarmatin du journaliste Pape Alé Niang.
Elles ont pris la parole pour montrer leur amertume, leur colère et leur déception de la situation que vit leur mari, Ousmane Sonko. Pour la première fois, Khady Kébé, la première épouse du leader de l’ex Pastef et Anna Diamanka, sa seconde, ont raconté leur situation familiale depuis l’incarcération de leur mari. C’est Anna Diamanka qui est venue en détail sur la situation sanitaire de leur mari. «Il a fait un malaise avec une hypoglycémie 0.58. Ousmane ne mange que chez lui. Il ne mange pas. Quand j’ai vu Ousmane Sonko à l’hôpital, j’ai dit à tonton Djiby (ndlr : Djiby Ndiaye, le chargé du protocole du leader de l’ex-Pastef) qu’Ousmane ressemble à mon fils Amadou qui a 10 ans, petit, gringalet. Pour voir Ousmane Sonko, c’est compliqué. Ils ont installé le scanner. Nous avons quitté l’hôpital le cœur très lourd. Son admission en réanimation, nous l’avons apprise sur les réseaux sociaux. Il avait complètement arrêté les soins et a fait un malaise à 2h. Depuis lors, il est en salle de réanimation. C’est l’hypoglycémie qui le fatigue. Il a commencé à perdre le sens de la motricité de son côté gauche. Sa situation est alarmante. Si on n’y prend garde, l’irréparable pourra se produire. S’ils veulent, ils nous emmènent toutes les forces de l’ordre pour nous garder, nous sommes prêtes à le soigner. On ne peut le voir que les mardis et les vendredis. Et là on est vendredi et il est en salle de réanimation et personne ne sait, si on pourra le voir le mardi. La politique ne vaut pas de sacrifier la vie d’autrui. On veut retrouver Ousmane en vie entouré de sa famille», a-t-elle expliqué.
«Monsieur le Président, nous vous demandons de libérer notre mari…»
Ainsi, face à cette situation qui les dépasse, elle a lancé un message solennel au couple présidentiel pour la libération de leur mari qui est à son 19ème jour de diète. «Monsieur le Président, nous vous demandons de libérer notre mari pour qu’on le soigne et ainsi que tous les autres détenus. Ainsi qu’à la Première dame de la pitié, car elle est une épouse comme nous, pour la libération des détenus. Un appel de paix. Le débat d’idées est meilleur que tout autre», lance Anna Diamanka.
Khady Kébé : «Ousmane Sonko est un homme doux et posé, un un bon père»
En réponse aux accusations d’homme violent portées contre leur mari, ses épouses ont donné la réplique. C’est la première de la maison à répondre en donnant des exemples d’homme doux qu’elles ont appris de leur mari. «Il n’a jamais immolé son bélier de Tabaski. Il n’est pas un homme violent et ne peut pas voir du sang. C’est un homme doux et posé. Un vrai plaisantin. Il a été mis dos au mur. Ce voisinage nous encourage à accompagner et à aider notre mari. Les gens doivent chercher à comprendre les raisons de cette révolte. C’est un bon père, car il prodigue à ses enfants le respect de l’autre et la confiance en soi. Nous remercions tous les Sénégalais pour tout ce qu'ils ont fait à notre mari», précise madame Sonko.
L’affaire Adji Sarr
Et pour l’affaire du viol contre Adji Sarr, Anna Diamanka est revenue sur leur conversation matinale avant qu’elle n’aille au travail. Elle explique «Avant d’aller au travail, Ousmane m’a fait savoir qu’il a été accusé de viol. Il m’a préféré me le dire avant que je ne l’apprenne dans les réseaux sociaux. Connaissant Ousmane, je l’ai laissé aller travailler au lieu de me raconter ces choses-là. J’ai posé deux questions à Ousmane : Est-ce que tu la connais ? Il m’a répondu par la négative. C’est toi qui l’as fait ? ‘’Non non’’. Et je lui ai dit que nous allions mener ce combat ensemble. En son temps, ma fille avait cinq ans. C’était lourd et difficile pour les enfants qui sont devenus grands. Un mercredi, il a été emmené. Ce jour, j’avais beaucoup souffert, j’ai commencé à pleurer. C’est ma fille qui est venue me consoler. Elle est très posée et c’est grâce à elle que je me suis ressaisie», a-t-elle dit.
Baye Modou SARR