MAL VIVRE DU PERSONNEL: Toussaint Manga liste les failles de l’Assemblée nationale du Sénégal



 
Le député libéral Toussaint Manga a profité, samedi, du vote du Programme triennal d’investissements publics (Ptip) pour verser sa bile à propos du fonctionnement de l’Assemblée nationale. Il a fustigé la non-transparence du budget, les conditions de travail du personnel, entre autres.
 
Le député libéral et secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl), a dressé un tableau sombre de l’Assemblée nationale. Selon lui, la deuxième institution du pays est malade. Et il est temps de la soigner, sans quoi, c’est vers le chaos qu’elle tire. «Nous avons une illisibilité dans le budget de notre institution. D’abord, le cadre administratif et matériel va très mal. Il y a beaucoup de choses à faire dans cette Assemblée. J’ai l’impression que nous avons hérité d’une Assemblée des colons dont nous ne voulons pas nous départir. Problèmes d’ascenseurs. Notre collègue s’est retrouvé avec le bras et la jambe cassés. La vétusté des locaux. Le personnel souffre en silence. On ne progresse pas. Il n’y a pas de politiques qui puissent permettre d’avancer. La prise en charge des travailleurs de l’Assemblée est un problème. C’est des travailleurs recrutés politiquement. Ils n’ont rien à dire. Ils se contentent du peu. Il faut revoir les conditions de travail des employés de l’Assemblée. Des problèmes de micros et d’autres problèmes que je ne veux même pas dire aux Sénégalais», a dénoncé Toussaint Manga. 
Mais, à peine a-t-il éteint son micro, que les députés de la majorité se jettent sur lui. Comme une meute de chiens affamés, Seydina Guèye Bougazelli, Sira Ndiaye, Seydou Diouf et même Aymérou Gningue lui tirent dessus. «Beaucoup de choses ont changé dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Depuis l’installation de la 13e législature, le personnel et les députés bénéficient des mêmes soins», a-t-il rétorqué à Toussaint Manga. Mais ce n’est pas fini. Tout comme Sira Ndiaye et Aymérou Gningue, le député de Rufisque, Seydou Diouf, s’y est mis. «Le budget de l’Assemblée nationale comprend les salaires, indemnités, frais de mission. L’Assemblée peut avoir des difficultés. C’est vrai. Parce que le bâtiment date de 1958. Il ne faut pas instrumentaliser les détails», a-t-il dit, faisant allusion à la panne de l’ascenseur qui vaut des blessures au député Sadaga.
 
Quand Aïda Sow Diawara se fait avoir par la magie du Net
 
Mais le comble, c’est quand la députée socialiste de Bby, Aida Sow Diawara, déclare et sans sourciller, devant ses collègues, que les manifestants «Gilets jaunes», en France, demandent à Emmanuel Macron de s’inspirer de l’exemple de Macky Sall au Sénégal -qui a maintenu les prix - malgré les coûts élevés du baril du pétrole. «Je viens de lire sur Internet que les Français demandent à Macron de s’inspirer du modèle de Macky Sall au Sénégal. Vous menez à bien les Finances», a-t-elle balancé. Dans la salle, on se regarde. Même les députés de la majorité ne croient pas un seul instant à ce qui vient de leur tomber dans l’oreille. Les images visionnées, on se rend compte que c’est un photomontage. Aïda Sow Diawara s’est complètement gourée. 
 
 
 
Cheikh Bamba Dièye à Amadou Bâ : «Corruption, transparence, reddition des comptes…sont des termes très lourds et chaque fois, on parle de vous»
 
 
A sa suite, Cheikh Bamba Dièye dénonce l’hypertrophie du ministre de l’Économie. Et parle de macrocéphalie. Pour lui, le ministre de l’Économie n’a pratiquement pas de patron dans le gouvernement. «Trop de confrontations tuent la confiance. Corruption, transparence, reddition des comptes…sont des termes très lourds et chaque fois, on parle de vous. L’exercice de transparence est à géométrie variable. Il faut éclater le ministère de l’Économie et des Finances. En plus de la théorie, on pose des actes forts», a prôné le député non-inscrit. Amadou Bâ reconnaîtra, effectivement, que les choses peuvent changer. Il a annoncé, dans la foulée, que dès 2020, les ministères auront leur ligne de crédit. Toutefois, tout sera sous le contrôle du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan.
 
Albino MANTANE
 

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