MACKY SALL ET LA POSITION DE L’AFRIQUE SUR LA GUERRE UKRAINE: «Au même moment où l’Ukraine est en guerre, l’Afrique est constamment agressée par le terrorisme international, par les maladies…»



 
Le président de la République a balayé cette impression selon laquelle l’Afrique ne soutient pas l’Ukraine. Cependant, il n’a pas manqué de faire remarquer qu’au moment où l’Ukraine est envahie, l’Afrique est agressée de manière permanente par le terrorisme international, les maladies et l’absence de financements. Le chef de l’Etat a également préconisé des solutions pour permettre aux États africains de retrouver leur souveraineté.
 
Au cours du panel de haut niveau lors du Forum sur la paix et la sécurité, le Président Macky Sall est revenu sur la guerre en Ukraine. Et, c’est pour faire remarquer que l’Afrique n’est pas contre l’Ukraine. « Il ne faut pas qu’on ait l’impression que les Africains sont insensibles à la situation de l’Ukraine. Beaucoup de pays africains ont soutenu presque toutes les résolutions, d’autres ont soutenu à la carte en fonction de leur compréhension des situations. Très peu ont voté contre cette résolution », fait remarquer le chef de l’Etat. Cependant, il rappelle qu’au moment où l’Ukraine est en guerre, envahie et agressée, l’Afrique, dit-il, est constamment agressée par le terrorisme international. Au même moment, ajoute-t-il, nous sommes agressés par les maladies, par le manque de financements. « Nous demandons qu’on change les règles pour l’accès aux finances du monde pour nous permettre d’assurer le minimum qu’un pays doit assurer pour ses citoyens, la sécurité, la santé, l’éducation, etc. C’est tout ce que l’Afrique demande. Si cela est accepté, c’est pour le bénéfice de tout le monde car l’Afrique sera un acteur majeur de la mondialisation. Le multilatéralisme doit être préservé malgré la guerre en Ukraine. Il faut que les acteurs principaux se concertent, que les gens se parlent, Américains, Européens, Russes et Ukrainiens, avec la disponibilité des Africains ; nous devons être capables d’arrêter cette guerre qui est en train de détruire le monde », souligne le chef de l’Etat.
 
causes profondes de l’instabilité de l’Afrique: les changements inconstitutionnels
 
 
Revenant sur les réponses durables à apporter pour la souveraineté des Etats africains en matière de sécurité, le chef de l’Etat préconise d’abord de faire taire les armes dans le continent. «Pour faire taire les armes, il faut s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité du continent. Parmi ces causes, les changements inconstitutionnels qui peuvent être des coups d’Etat militaires ou des changements provoqués de l’intérieur et tout cela constitue des facteurs sur lesquels nous devons travailler, pour assurer la stabilité qui est le gage pour une sécurité durable de l’Afrique. Il faut une promotion de la paix, de la stabilité du continent», indique le Président Sall. Il nous faut aussi, dit-il, refuser de servir de relai aux ingérences étrangères sur le continent, ce qui participe à fragiliser nos États et à rendre inefficace l’action de nos institutions régionales. «Il faut aussi apaiser les espaces politiques nationaux par la promotion du dialogue, de la concertation et même du partage du pouvoir, puisqu’en réalité toute la finalité, c’est la gestion du pouvoir», ajoute le chef de l’Etat. Poursuivant, Macky Sall prône aussi des efforts dans la bonne gouvernance, dans la mobilisation des ressources, dans l’affectation des ressources, dans la construction de nos armées pour qu’elles soient capables d’assurer la défense de leur territoire et l’indépendance de leurs États, des efforts aussi dans la lutte contre les trafics transfrontaliers, etc.
Revenant sur la mise en place de forces africaines en attente dans les cinq régions, il rappelle que demande a été faite pour chaque région de pouvoir mobiliser à tout moment 5000 soldats équipés et capables d’intervenir. Cependant, le chef de l’Etat se désole de constater qu’en dépit de la volonté de combattre, le financement de ces opérations pose problème. A l’en croire, l’Afrique a un problème de moyens qui ne peut se résoudre sans la solidarité internationale. «Il faut que les partenaires accompagnent l’Afrique dans le financement du Fonds de la paix de l’Union Africaine alimenté entre 285 à 300 millions de dollars pour l’ensemble du continent», invite le chef de l’Etat pour mettre hors d’état de nuire le terrorisme international sur le continent africain. «Il n’est pas acceptable que l’Afrique soit le berceau qui va accueillir et couver le terrorisme international», martèle M. Sall.
 
M. CISS    
 
 
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