MACKY SALL AU SOMMET DES BRICS : "52 pays sont en défaut de paiement ou s’en rapprochent..."




 
 Le président Macky Sall a pris part au Sommet des Brics, en sa qualité de président du Comité d’orientation des chefs d’État et de gouvernement du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Dans son discours, il est revenu sur la nécessité d'un environnement mondial apaisé, mais aussi l'appui des Bricks pour le plaidoyer non sans rappeler l'urgence de la suspension du service de la dette.
 
 
Le président de la République a tenu un discours hier au sommet des Bricks à Johannesburg. "Je rappelle que l’Afrique, c’est plus de 1,3 milliard d’habitants, un PIB cumulé de plus de 2600 milliards de dollars et plus du quart des pays membres des Nations-Unies. En soutenant notre adhésion au G20, vous contribuerez à l’avènement d’un multilatéralisme plus inclusif, dont les décisions engagent notre présent et notre avenir", a soutenu Macky Sall. Le chef de l'Etat a souligné quatre axes dans son discours. "Premièrement, il est important d’œuvrer pour un environnement mondial apaisé afin d’atténuer les effets de la crise et éviter un dérapage qui pourrait conduire l’humanité à une catastrophe majeure", dit-il. Et de poursuivre : "deuxièmement, le Sénégal souhaite que les Brics soutiennent le plaidoyer de nos pays pour la mise en œuvre des engagements financiers convenus dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, et une transition énergétique juste et équitable, tenant compte de notre retard dans le processus d’industrialisation et d’accès universel à l’électricité, dont plus de 600 millions d’Africains sont encore privés".
En troisième lieu, Macky Sall appelle à la mobilisation effective des engagements de réallocation partielle de Dts en faveur des pays éligibles et à la mise en œuvre plus conséquente de l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette. "Le besoin est pressant puisque, selon les estimations des Nations-Unies, 52 pays sont en défaut de paiement ou s’en rapprochent, dont la majorité des Pma et des pays les plus vulnérables au changement climatique", précise-t-il.
"Quatrièmement, enfin, la réforme de la gouvernance politique, économique et financière mondiale s’impose. Tout le monde reconnaît que la composition des principales Institutions internationales, leurs méthodes de travail, y compris leur processus décisionnel ne reflètent plus les réalités du moment", dit-il. Le chef de l'Etat de conclure : "ensemble, nous devons travailler à une évolution du Conseil de sécurité, du Fmi et de la Banque mondiale pour qu’ils soient davantage plus représentatifs des intérêts de tous les pays membres. Il en est de même pour la réforme du système de notation des agences d’évaluation, dont les pratiques, notamment la surévaluation des risques dans les pays en développement, africains en particulier, conduisent à des coûts d’emprunt abusifs, parfois jusqu’à huit fois supérieurs à ceux des pays développés".
 
Samba THIAM
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :