Venu présider la cérémonie d’ouverture du 6e Forum mondial de l’économie sociale et solidaire, le chef de l’Etat a relevé que l’Etat ne peut tout faire à lui seul. Mais sans lui, ses démembrements que sont les villes et les communes ne pourraient rien faire. D’où la nécessité, dit-il, d’instaurer et maintenir un dialogue constructif dans la mobilisation des moyens d’action au bénéfice des populations cibles.
Le président de la République a présidé hier au Grand théâtre Doudou Ndiaye Rose la cérémonie officielle du 6e Forum mondial de l’économie sociale et solidaire organisé pour la première fois en terre africaine. Une cérémonie aux allures de retrouvailles entre pouvoir et opposition et le chef de l’Etat n’a pas caché sa joie de présider une telle rencontre. «J’avais porté en 2012 avec Khalifa Ababacar Sall, alors maire de Dakar, la convention auprès de l’Union Africaine de l’Organisation panafricaine des cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua). C’est dans la même continuité que j’avais appuyé la requête de Soham Wardini, à l’époque maire de la ville de Dakar, pour accueillir chez nous ce 6e Forum mondial de l’économie, sociale et solidaire, comme je l’ai accompagnée pour la candidature de Dakar pour les Jeux olympiques de la jeunesse. C’est dans le même esprit que j’ai répondu favorablement à l’invitation du maire Barthélemy Toye Dias pour la présidence de la cérémonie», s’est d’emblée réjoui Macky Sall, avant de poursuivre : «en tant qu’ancien maire, je mesure le rôle crucial de l’économie sociale et solidaire comme instrument de lutte contre la pauvreté et la marginalisation sociale ; ensuite, de par cette expérience à la base, je crois à la collaboration entre l’Etat et ses démembrements villes, communes, collectivités territoriales et autres gouvernements locaux pour le renforcement des capacités productives des couches sociales vulnérables, en particulier les jeunes et les femmes. Enfin, je suis convaincu de l’utilité de la coopération décentralisée comme moyen d’échanges d’expérience sur les meilleures pratiques et comme mécanisme de solidarité au-delà des frontières nationales», explique le Président Sall.
L’Ess est une réalité au cœur de la société
A en croire le chef de l’Etat, l’économie sociale et solidaire, qui désigne les entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations ou fondations, dont le fonctionnement et les activités reposent sur un principe de solidarité et d’utilité sociale, est une réalité au cœur de la société. Au Sénégal, ajoute-t-il, l’économie sociale et solidaire se pratique de longue date avec la formule dite tontine dont les membres se retrouvent par affinité pour cotiser et récupérer leur mise à tour de rôle.
Instaurer et maintenir un dialogue constructif entre l’Etat et ses démembrements
Revenant sur le thème du forum : «La transition des économies informelles vers des économies collectives et durables pour nos territoires», le chef de l’Etat explique que les organisateurs ont voulu aborder des sujets d’actualité comme la co-construction d’économies collectives et durables créatrices d’emploi décents pour les jeunes et les femmes ; la préservation de la pêche artisanale ; l’économie numérique solidaire et durable ; le dialogue politique entre gouvernements nationaux et locaux. «Ce dialogue me parait indispensable, parce qu’à l’évidence, l’Etat ne peut tout faire à lui seul ; mais sans lui, ses démembrements que sont les villes, communes et autres collectivités et gouvernements locaux ne pourraient rien faire. D’où la nécessité d’instaurer et maintenir un dialogue constructif dans la mobilisation des moyens d’action au bénéfice des populations cibles », indique le chef de l’Etat qui n’a pas manqué de donner son avis sur le sous-thème du développement durable, à travers la promotion de l’économie verte.
M. CISS
ACTE 1 DU DIALOGUE NATIONAL LANCÉ AU GRAND THEATRE
Macky Sall retrouve Khalifa, Barth, Soham, Habib Sy dans la plus grande complicité
Les retrouvailles entre, d’une part, le pouvoir, symbolisé par le Président Macky Sall et sa délégation ministérielle composée de Victorine Ndeye, Mamadou Talla, entre autres, et, d’autre part, l’opposition, incarnée par le maire de la ville de Dakar, Barthélemy Dias, ses prédécesseurs à la ville de Dakar, Khalifa Sall et Soham Wardini et l’ancien ministre de Wade, Habib Sy, ont été hier l’attraction au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose. C’était à l’occasion de la cérémonie officielle du 6e Forum mondial de l’économie sociale et solidaire. Sur la scène du Grand Théâtre s’est ainsi joué l’acte 1 du dialogue national annoncé par le chef de l’Etat. En effet, tout ce beau monde a sympathisé chaleureusement – en coulisses - comme de vieux amis qui s’étaient perdus de vue depuis des années. Entre poignées de mains, câlins, tapes amicales, des échanges furtifs agrémentés par moments d’un sourire jovial, cette complicité a fait sensation. Comme quoi, seules les montagnes ne se rencontrent jamais.
«Je dirai à ton papa que tu as bien travaillé»
L’apparition dans la salle du chef de l’Etat et du maire de la ville de Dakar a été saluée par une salve d’applaudissements. L’image qui s’ensuit est saisissante. Macky Sall et Barthélemy Dias, assis côte à côte, main dans la main. Dans son discours, le patron de l’Apr a joué les prolongations de ces retrouvailles. «Je tiens à remercier et féliciter le maire de la ville de Dakar, Barthélemy Dias. Je lui disais tout à l’heure : ‘’Barthélemy yaa ngi doxal dé (tu travailles). C’est bien, bravo’’», encense le chef de l’Etat, le sourire en coin, sous les applaudissements nourris du Grand Théâtre. Tel un refrain, le public de chantonner : «Barth, yaa ngi doxal». Le calme revenu, Macky Sall d’enchainer : «comme disait l’autre, je dirai à ton papa Jean Paul, qui est avec moi, que son fils a bien travaillé». Le public, une fois de plus, a répondu par une salve d’applaudissements.
M. CISS