Lettre ouverte : Son Excellence Mr Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, Président de la République du Sénégal, Mr Ousmane SONKO, Premier Ministre Mr Ousmane Diagne, Ministre de la Justice Mme Maimouna DIÉYE, Ministre de la famille et de la solidarité





 
 
 
D'abord je tiens à vous féliciter pour votre éclatante victoire lors des élections présidentielles de février dernier et vous encourage pour votre engagement à restaurer un Sénégal plus juste.
 
“Tout changement est difficile au début. Compliqué au milieu et magnifique à la fin” disait l’écrivain Robin Sharma. Les sénégalais, intrinsèquement courageux et dignes dans la difficulté sont aujourd'hui plus que jamais déterminés à vous accompagner dans la concrétisation du "PROJET".
 
C’est dans cette optique que j’ai l’honneur de vous adresser cette lettre ouverte pour vous faire part de la souffrance quotidienne des femmes et des enfants plus particulièrement ceux qui font les frais d’une absence physique ou émotionnelle volontaire de père. Un drame social souvent ignoré dans notre société.
 
En ma qualité de Présidente de l’association « Femmes Émancipées-Keur Jiggen Yi » dont la mission principale est la lutte contre les inégalités subies par les femmes, c’est avec le cœur lourd que je constate qu’une bonne majorité des femmes sénégalaises souffre le calvaire en silence et dans ce contexte, nous recevons énormément de demandes d’aide,  de conseils et d'orientation. Le dénominateur commun de ces femmes est le désespoir et l’incompréhension.
 
En rendant un jugement de divorce ou de garde d’enfant, les juges prennent en compte l’intérêt supérieur de l’enfant. Cependant il devient urgent de vous signaler que l’exécution correcte de ces décisions souffre énormément de rigueur et nous en appelons à plus de sécurité.
 
Tous les jours, les juristes de notre association traitent des cas de non-versement de pension alimentaire, d’abandon de famille, de refus de paternité, de violences conjugales, de refus de sortie de territoire. La liste est malheureusement loin d’être exhaustive.
 
Face à cette situation, notre association a donc initié des mécanismes pour soulager les souffrances de ces femmes et enfants victimes de l'irresponsabilité de pères qui devraient idéalement symboliser amour, sécurité et sûreté. Mais nos moyens sont limités, notre droit de la famille parfois peu coercitif voire arrangeant envers les hommes et souvent discriminatoire envers les femmes. Dans ce contexte, relever le défi seules nous semble parfois utopique.
 
En phase avec le slogan JUB JUBAL JUBANTI, nous demeurons à votre entière disposition pour une rencontre avec vos services compétents pour la mise en place de leviers sûrs et durables qui pourront améliorer les conditions de vie de ces femmes et enfants en situation critique.
 
 
Mme Ndiaye Coura Présidente de l’association Femmes Emancipées (Keur Jiggen Yi)
 
LES ECHOS

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