Les premiers mots d'imam Ndao libre aprés 3 ans de détention: "allahou akbar, le procureur voulait une peine lourde, mais..."



 
Acquitté hier, dans la matinée, Imam Alioune Badara Ndao n’a pas trainé en prison. Lui qui a toujours crié son innocence et dénoncé les conditions de sa détention, a quitté la prison du Camp pénal de Liberté 6, moins de six heures après que le juge a décidé de l’acquitter des charges de terrorisme. C’est en présence de ses inconditionnels qui ont escorté sa voiture loin de la prison et ses cellules.
 
 
 
Imam Ndao a franchi libre la porte de la prison, après 3 ans de détention pour terrorisme présumé. Le moment est plus que symbolique et il ne fallait surtout pas le rater. C’est sans doute fort de ce constat que des supporters du religieux de Kaolack ont rallié le Camp pénal de Liberté 6, juste après que le tribunal a décidé de relaxer l’Imam pour le principal chef pour lequel il était poursuivi.
Dans un traditionnel boubou tout blanc, la tête couverte par un foulard blanc, l’Imam Alioune Badara Ndao a franchi la porte de la prison où il a passé les trois dernières années de ses 58 ans d’existence dans une berline immatriculée Dk 4686 BD.
Devant la porte de la prison, il est accueilli par une poignée de supporters. Les téléphones portables brandis, chacun voulait se prendre en photo avec celui dont le nom restera pour toujours lié à l’histoire juridique de notre pays, notamment pour ce qui est des questions de terrorisme.
 
 
 
 
Les premiers mots de l’Imam : «Je remercie le bon Dieu de m’avoir donné la foi pour tenir face à cette épreuve»
 
 
 
 
C’est ainsi que, entouré de ses inconditionnels criant avec toutes leurs forces, les larmes aux yeux, «Allahu Akbar… Allahu Akbar», celui qui était poursuivi pour le très grave délit de terrorisme a fait sa première déclaration aux environs de 16 heures. Et c’est pour rendre grâce à Dieu. Dieu à qui il a toujours déclaré, tout au long de sa détention, confier son avenir à propos de ce procès et tout simplement sa vie, ici et ailleurs. «Je remercie le bon Dieu de m’avoir donné la foi pour tenir face à cette épreuve», a déclaré l’Imam, galvanisé par ses souteneurs qui disputaient avec les journalistes présents sur place, la prise d’images pour immortaliser le moment.
 
 
 
Le procureur voulait une peine lourde, mais…
 
 
Passé les louanges à Allah, l’Imam à la barbe blanche, bien coiffé, a parlé du procès et notamment du procureur. «Le procureur voulait une peine lourde, mais Dieu en a décidé autrement, avec le juge qui ne l’a pas suivi dans son réquisitoire», jubile-t-il, remerciant tout le monde qui l’a soutenu infailliblement et qui, malgré la tournure des événements, n'a jamais perdu confiance en lui. «Les accusations ont été lourdes, mais ceux qui me connaissent n’y ont jamais cru. Je suis réconforté d'autant que tout le monde m’a fait confiance jusqu’à la dernière minute».
 
 
Imam Ndao se repose à Dakar jusqu’à lundi avant de se rendre à Kaolack
 
 
Sa déclaration faite, Imam Ndao qui, selon ses proches, va rester à Dakar jusqu’à lundi, avant de rejoindre sa famille à Kaolack, a été presque obligé de s’engouffrer dans la Toyota venue le chercher. Installé au centre du siège arrière du véhicule, encadré par deux de ses proches, comme s’ils étaient atteints par la phobie de perdre, une nouvelle fois, leur «imam», celui-ci continuera néanmoins à communier avec ses quelques souteneurs, alors que la voiture roulait.
Quelques-uns de ses souteneurs ont ainsi suivi la voiture, en criant «Allahu Akbar» et en pleurant toutes leurs larmes, emmenant leur leader loin de la prison. Mais surtout espérant ne plus jamais y revenir.
 
 
Sidy Djimby NDAO

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