La polémique entre la majorité présidentielle et l’opposition est loin d’être terminée. Hier, le Comité de suivi des recommandations de la mission d’audit du fichier électoral a mis en exergue les points faibles et forts de ce fichier. Ce, pour lister d’innombrables erreurs qui restent à corriger.
L’opposition n’a-t-elle pas raison de demander d’entrer en possession de l’intégralité du fichier électoral ? La question vaut son pesant d’or, au sortir du face à face entre le Comité de suivi des recommandations de la mission d’audit du fichier électoral et les journalistes. En effet, ledit comité a fait part de plusieurs points forts et faibles qui caractérisent le fichier électoral. Porte-parole du jour, Issa Sall a tout d’abord listé les points forts. «Il ne contient pas de mineurs ; il ne contient pas de doublons biométriques ; il ne contient pas de lieux de vote et de bureaux non référencés ; les adresses électorales sont bien référencées pour chaque électeur ; la grande majorité des données sont cohérentes», dit-il. Pour ce qui est des points faibles, Issa Sall soutient qu’il y a 383 numéros d’identification national (NIN) de différentes longueurs, à 12 ou 13 caractères, et donc probablement erronés. «Il y a aussi 4890 NIN saisis avec erreur (corrigés grâce à la double saisie en central, à impacter sur la base de données électorale) ; 75.976 NIN saisis plus d’une fois sur les kits (problème non bloquant grâce à la double saisie des formulaires, au plus 37.988 à corriger) ; 83.694 numéros de formulaire retrouvés en double (problème non bloquant, au plus 41.847 à corriger)…», dit-il.
373 noms comportant des caractères spéciaux, 531 genres erronés ; 815 inversions de genre; 57.022 dossiers Afis en attente d’arbitrage…
A cela, il s’ajoute d’autres erreurs que le comité promet de corriger. «Il s’agit de 373 noms comportant des caractères spéciaux, 531 genres erronés ; 815 inversions de genre détectées ; 7 enregistrements ont un double au niveau des données d’état civil ; 57.022 dossiers Afis en attente d’arbitrage (au plus 28.511 à différencier)», soutient-il. Sur les recommandations des auditeurs, Issa Sall soutient que le cas des 7 doublons n’est pas encore vidé. «L’auditeur nous a demandé de régler ce problème. Nous sommes allés sur le terrain deux fois pour vérifier au niveau des états civils, mais le problème demeure toujours complexe», dit-il. Et d’ajouter : «en effet, il s’agit de sept personnes détenant leur Cni et qui ne figurent pas sur les listes électorales, parce que tous les renseignements qui figurent sur leurs Cni sont identiques à ceux de sept autres personnes qui, elles, sont bien inscrites sur les listes».
D’ailleurs, il précise que le total des problèmes les plus importants représente 77.589 enregistrements, soit un taux de 1,241%. Si l’on y ajoute les problèmes mineurs, le total est porté à 124.326, soit un taux de 1,989%. Pour rassurer l’opposition, Issa Sall explique que «le fichier électoral, bien que perfectible, reste cohérent et de bonne qualité et constitue une base solide pour l’organisation des prochaines élections». Il s’agissait d’un audit après les législatives et si le fichier avait des problèmes avant les élections, j’espère qu’il ne peut qu’être meilleur présentement».
Samba THIAM