Le Sénégal des disparités… : Pour que nul n’en ignore ! (Par Coumba Ndoffène DIOUF)



Des voyages effectués dans l’intérieur du pays notamment dans le Sine, le Baol, le Saloum et tout récemment dans le Ndiambour, m’ont permis de percevoir les inégalités sociales frappantes qui existent entre la capitale Dakar et ces localités du fin fond du Sénégal. C’est comme si il y avait deux Sénégal : le Sénégal des gens qui vivent aisément, ayant accès à presque tout ce dont ils ont besoin ; et celui des gens «marginalisés» qui ont besoin de presque tout !
Là-bas, les populations font de l’auto-stop ou attendent les rares voitures de transport qui passent avec un intervalle de plusieurs minutes. Parfois, ils sont obligés de marcher sur plusieurs kilomètres pour vaquer à leurs occupations. Ici, c’est la préférence pour être transporté : on a un large choix entre bus Dakar Dem Dikk, TATA, «Car rapide», «Ndiaga Ndiaye», taxis… et véhicules particuliers.
Là-bas, les femmes puisent de l’eau au puits, pilent le mil. Ici, il y a les robinets et il y a les moulins et toutes sortes de machines qui rendent la vie plus simple à la ménagère. Ici, tout le monde dispose de l’électricité, là-bas, certains en ont, d’autres, très nombreux, ne l’ont pas. Là-bas, les femmes accouchent avec toutes les difficultés, transportées parfois en charrette vers la structure sanitaire la plus proche (qui est parfois très loin). Ici, le taxi ou la voiture du mari est disponible à n’importe quelle heure de la nuit, et on peut aussi préférer d’hôpitaux. Ici, on prépare le repas dans la cuisine, là-bas, j’ai vu certaines familles cuisiner aux dehors sous une tente avec du bois.
Et pourtant, ce sont les gens d’ici qui rouspètent le plus, qui occupent les médias au quotidien pour réclamer ceci ou cela.
Malgré toutes ces difficultés vécues au quotidien, les populations discutent, sourient, vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. C’est difficile, même s’ils ne le disent pas. Seulement, ils ont de l’endurance. Ils restent positifs et ils ont espoir que demain sera meilleur. Ce sont de braves dames et hommes qui méritent toute l’assistance et la considération de la part de ceux qui nous dirigent.
Avec la découverte des gisements de pétrole et de gaz dont l’exploitation générera des recettes en milliers de milliards (on parle de 16 000 milliards de F CFA sur 30 ans), la situation doit vraiment changer. Il ne doit plus y avoir de femmes qui meurent en accouchant, par faute de moyen ; plus d’élèves qui étudient dans des abris provisoires ; plus d’étudiants tués parce réclamant leurs bourses ; plus de grèves d’enseignants qui paralysent le système éducatif parce que réclamant des indemnités ; plus de villages en manque d’eau, d’électricité ou de structures sanitaires ; plus de gens qui meurent de maladies parce que ne pouvant pas assurer les frais médicaux. Il est temps que le slogan «Sénégal de tous et pour tous» et la gouvernance sobre et vertueuse tant chantés par les régimes qui se sont succédés se réalisent.
Doit prendre fait cette ère où une minorité du peule (le président de la République, sa famille et ses proches ; les ministres et leurs familles, les députés, les directeurs généraux…) se partagent les plus grosses parts de nos richesses, laissant les populations vivre dans la difficulté et nous faisant croire que nous sommes très pauvres. Non ! Nous ne sommes pas pauvres comme ils le prétendent. Ce sont nos dirigeants en manque de patriotisme, qui nous appauvrissent et appauvrissent notre cher Sénégal.
Coumba Ndoffène DIOUF
Journaliste
ndoffenejournaliste@gmail.com

 
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