La guerre commerciale pèse sur la demande pétrolière et accentue la pression sur les prix



Les marchés réagissent avec nervosité face aux décisions de l’administration Trump en matière de politique commerciale. L’imposition de nouvelles barrières tarifaires perturbe les échanges internationaux et menace d’affaiblir la croissance mondiale, réduisant ainsi les besoins en énergie.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu à la baisse, ce jeudi 13 mars, ses prévisions de croissance de la demande pétrolière mondiale, désormais estimée à seulement 1 million de barils par jour en 2025, soit 100 000 barils de moins que prévu initialement. La dégradation des perspectives économiques, amplifiée par la guerre commerciale que mène Donald Trump, risque d’accentuer la pression baissière sur les cours du brut.

À cela s’ajoute la décision inattendue de l’OPEP+, qui a surpris les analystes en confirmant une hausse de sa production après des mois de restrictions. L’organisation a décidé d’augmenter sa production de 138 000 barils par jour dès avril, une première depuis 2022. Cette hausse, bien que modeste, alimente les craintes d’un assouplissement progressif des quotas de production, ce qui pourrait intensifier l’excédent d’offre et maintenir les prix sous pression. Certains observateurs estiment que cette décision répond également à des impératifs politiques, notamment les pressions exercées par l’administration Trump pour limiter la hausse des prix du carburant.

Le marché se trouve ainsi confronté à une double menace : une demande affaiblie par les tensions commerciales et une offre en augmentation. Actuellement, le baril de Brent oscille autour de 71 dollars, après avoir chuté à son plus bas niveau depuis 2021. Malgré une tentative de rebond technique, la tendance reste globalement baissière. Les tensions commerciales et l’incertitude économique mondiale continuent de fragiliser la demande en pétrole, augmentant la volatilité des marchés.

L’AIE considère que l’offre mondiale de pétrole devrait progresser de 1,5 million de barils par jour en 2025, avec des hausses de production notables aux États-Unis, au Brésil, au Canada et au Guyana. Cette expansion maintiendra une pression durable sur les prix.

« Nous faisons face à une conjonction inhabituelle de facteurs d’instabilité : la guerre commerciale rebat les cartes du commerce international, tandis que l’offre pétrolière pourrait rapidement dépasser la demande », avertit Toril Bosoni, responsable des marchés pétroliers à l’AIE.

L’évolution du marché pétrolier dépendra de l’issue des négociations commerciales et des décisions de l’OPEP+. Si la guerre commerciale persiste et que les tensions économiques continuent d’éroder la croissance mondiale, une stagnation prolongée des prix du pétrole paraît inévitable.

ecofin


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