Suite à la décision du président de la République lors du Conseil présidentiel pour l’insertion et l’emploi des jeunes d’institutionnaliser les tenues scolaires confectionnées par les artisans dès la prochaine rentrée scolaire, avec un budget de dix milliards, le ministre de l’Éducation nationale, Mamadou Talla, a décidé de mettre en œuvre ce programme de confection des tenues scolaires. Une décision qui n’a pas épousé l’assentiment de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), qui s’est fendue d’un communiqué pour opposer son véto. En effet, même si la tenue scolaire milite pour la réduction des inégalités à l’école et la lutte contre toute forme de discrimination, la Cosydep ne manque pas de s’interroger sur la priorité, le dispositif opérationnel et la durabilité de cette mesure.
La Cosydep et les 10 milliards pour les tenues scolaires (bis)
D’autant plus que, de l’avis de la Cosydep, les priorités sont ailleurs. Ainsi, au lieu d’injecter 10 milliards dans des tenues scolaires dans un contexte de recrudescence du Covid, la Cosydep préconise une approche anticipative en mettant aux normes l’environnement des apprentissages (sécurité, eau, hygiène), de résorber les abris provisoires, de solder le passif avec les enseignants, etc. Revenant sur le dispositif inclusif et transparent pour l’opérationnalisation de cette mesure au niveau central, la Cosydep estime que les marchés devraient être gérés par les niveaux décentralisés et déconcentrés. La Cosydep s’est également interrogée sur la capacité de l’Etat à assurer la durabilité de l’opération en évitant de faire supporter les coûts par les familles déjà éprouvées.