LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE, REDUCTION DES DÉLAIS DE TRAITEMENT DES PAIEMENTS, MEILLEURE GESTION DES OBLIGATIONS FISCALES…: La facturation électronique obligatoire au Sénégal dès 2025 pour moderniser le système fiscal




 
 
Le Sénégal franchit une étape décisive dans sa stratégie de modernisation fiscale. Le projet de loi de finances 2025 introduit l’obligation pour toutes les entreprises d’émettre et de recevoir leurs factures sous un format électronique. Cette réforme, inspirée par des pratiques similaires dans d’autres pays africains comme le Bénin, vise à réduire la fraude fiscale, optimiser la collecte de la Tva et améliorer la transparence dans les transactions commerciales. Mais cette réforme pose également des défis notamment pour les Petites et moyennes entreprises (Pme), qui devront s’adapter à ces nouvelles exigences techniques.
 
 
 
Le Sénégal a introduit la facturation électronique obligatoire pour toutes les transactions commerciales dans son projet de loi de finances pour 2025. Avec l’adoption de la facturation électronique obligatoire, le Sénégal s’engage dans une transformation profonde de son système fiscal. Cette réforme vise, en effet, à instaurer une traçabilité complète des transactions commerciales, à réduire la fraude fiscale et à garantir une collecte plus efficace de la Tva.
La mesure, apprend-on, concerne toutes les entreprises, indépendamment de leur taille ou de leur secteur d’activité, et repose sur l’utilisation de plateformes électroniques certifiées pour émettre, transmettre et recevoir les factures. Inspirée des bonnes pratiques internationales et régionales, cette mesure marque une étape majeure dans la modernisation de l’administration fiscale sénégalaise, tout en posant des défis techniques et organisationnels pour les acteurs économiques.
 
 
 
Une obligation pour toutes les entreprises
 
 
 
La facturation électronique obligatoire, introduite dans le projet de loi de finances 2025 au Sénégal, vise à moderniser la collecte fiscale, à réduire la fraude et à améliorer la transparence dans les transactions commerciales. Cette réforme s’inscrit dans une démarche similaire à celle adoptée par plusieurs pays, y compris dans la région ouest-africaine.
À partir de 2025, toutes les entreprises sénégalaises, quel que soit leur secteur ou leur taille, devront se conformer à cette obligation. Les factures électroniques seront émises via des plateformes certifiées, qui garantiront leur authenticité, leur intégrité et leur sécurité.
Ces plateformes joueront également un rôle crucial en transmettant les données de facturation à l’administration fiscale. Cela permettra, entre autres, de préremplir automatiquement les déclarations de Tva, de contrôler les paiements et de suivre les activités économiques en temps réel .
 
 
 
Objectifs : lutte contre la fraude et transparence fiscale
 
 
 
Selon les autorités, l’instauration de la facturation électronique vise à réduire les pratiques frauduleuses, notamment la dissimulation de transactions ou les fausses déclarations. En assurant une traçabilité numérique des opérations commerciales, cette réforme renforcera la transparence et permettra à l’État de sécuriser ses recettes fiscales.
De plus, les données collectées en temps réel offriront des indicateurs fiables pour orienter les politiques économiques et surveiller les tendances dans différents secteurs. Ce modèle s’inscrit dans une démarche régionale, soutenue par l’Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) et l’Union Africaine, qui favorisent la transition numérique et la reconnaissance juridique des documents électroniques.
 
 
 
Accompagnement des entreprises et défis
 
 
 
Bien que cette réforme offre des avantages tels que la réduction des délais de traitement des paiements et une meilleure gestion des obligations fiscales, elle pose également des défis. Les Petites et moyennes entreprises (Pme), qui représentent une grande partie du tissu économique sénégalais, devront s’adapter à ces nouvelles exigences techniques. Le gouvernement devra donc assurer un accompagnement adéquat, avec des programmes de sensibilisation et des aides pour la transition numérique.
Avec cette initiative, le Sénégal rejoint des pays comme le Bénin, qui ont démontré les bénéfices de la facturation électronique pour moderniser les administrations fiscales. En harmonisant ses pratiques avec les standards régionaux, le pays se positionne comme un exemple dans la lutte contre la fraude et la promotion d’un environnement d’affaires transparent.
La mise en œuvre effective de cette réforme en 2025 sera un test clé pour le Sénégal, tant sur le plan technique qu’économique. Si elle réussit, elle pourrait non seulement renforcer les finances publiques, mais également inspirer d’autres nations de la région.
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :