S’il y a un quelque chose qui a cristallisé les attentions, après la démission du Premier ministre et de son gouvernement, c’est l’hommage appuyé et les propos hautement élogieux que le chef de l’Etat a tenus à son endroit. Suffisant pour susciter des interrogations. Est-ce un signe de sa reconduction ou un hommage en prélude à des adieux ? Seul Macky Sall sait, et nous édifiera sans doute aujourd’hui, avec les tractations prévues ce jour, pour la formation du nouveau gouvernement. Un gouvernement réduit qui va faire des malheureux. Reste à savoir qui va payer la note du resserrement de l’équipe, entre l’Apr et ses nombreux alliés de Bby.
De la manière dont Macky Sall a chanté les louanges et les mérites de son Premier ministre démissionnaire, il serait surprenant de le voir se séparer de lui. Pourquoi changer un Premier ministre qui a donné entière satisfaction et qui a été à la base de la réalisation des grands projets du chef de l’Etat ? Pourquoi changer un Premier ministre loyal, travailleur, généreux dans l’effort. Surtout que Mahammed Boun Abdallah Dionne a clamé haut et fort avoir signifié au président sa «disponibilité totale», pour continuer l’aventure avec lui. Mieux, il est sorti du bureau de Macky Sall, le sourire aux lèvres. Rien dans son attitude et sa mine ne trahissait l’amertume ou la tristesse d’un départ. Au contraire, pendant tout son discours devant la presse, il a tenu à rester souriant, gai et relax. Toutefois, cette mine joyeuse de l’ancien patron du gouvernement pourrait être un masque, pour éviter qu’on ne décèle des signes annonciateurs d’un départ. Et dans son discours, il a beaucoup insisté sur le fait que le président de la République «va mettre en place une nouvelle équipe, parce qu’il s’agit d’un temps nouveau». Macky Sall va-t-il alors faire du nouveau avec un ancien Premier ministre qui a battu le record de longévité pendant son premier mandat ? En tout cas, autant ses mots particulièrement élogieux et ses marques de satisfaction à l’endroit de Dionne peuvent faire penser à la reconduction de ce dernier, autant ils peuvent être compris comme une manière d’adoucir et d’enjoliver leurs adieux. En tout cas, le fait est si particulier que beaucoup se sont posé des questions sur la nécessité de parler de la sorte de quelque avec qui on doit continuer à travailler.
Qui va payer la note du resserrement du gouvernement, entre l’Apr et ses alliés ?
En annonçant le «resserrement organique» du gouvernement, le Président a annoncé implicitement que des ministères vont être fusionnés et des ministres vont forcément quitter. Mais qui va payer la note du recadrage de l’équipe gouvernementale au sein de la coalition présidentielle? Le Président va-t-il priver son parti, l’Apr, pour pouvoir garder le quota dévolu aux alliés, anciens et nouveaux ? C’est le scénario le plus probable, surtout avec ces nombreux ministres apéristes, qui ont fini de se confondre avec le gouvernement de par leur longévité. Car on le voit mal prendre le risque de se mettre à dos ses principaux alliés, notamment le Ps, l’Afp, et dans une moindre mesure la Ld et le Pit, qui ont toujours été représentés au gouvernement. Surtout à quelques mois des élections locales, où il lui faudra manœuvrer ferme pour garder la dynamique unitaire de la coalition. Mais, les alliés ne devraient-ils pas aussi cotiser à la somme de sacrifices à faire, en vue de la réduction de la taille du gouvernement ? En ce sens, le Parti socialiste, qui a déjà son patron comme président d’une institution (Hcct), pourrait se retrouver avec un seul ministre, comme c’est le cas déjà avec l’Afp. Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye font partie des ministres qui ont battu le record de longévité. Ne serait-il pas temps de les redéployer ailleurs, au nom du neuf que Macky Sall veut insuffler au gouvernement ?
Mbaye THIANDOUM
De la manière dont Macky Sall a chanté les louanges et les mérites de son Premier ministre démissionnaire, il serait surprenant de le voir se séparer de lui. Pourquoi changer un Premier ministre qui a donné entière satisfaction et qui a été à la base de la réalisation des grands projets du chef de l’Etat ? Pourquoi changer un Premier ministre loyal, travailleur, généreux dans l’effort. Surtout que Mahammed Boun Abdallah Dionne a clamé haut et fort avoir signifié au président sa «disponibilité totale», pour continuer l’aventure avec lui. Mieux, il est sorti du bureau de Macky Sall, le sourire aux lèvres. Rien dans son attitude et sa mine ne trahissait l’amertume ou la tristesse d’un départ. Au contraire, pendant tout son discours devant la presse, il a tenu à rester souriant, gai et relax. Toutefois, cette mine joyeuse de l’ancien patron du gouvernement pourrait être un masque, pour éviter qu’on ne décèle des signes annonciateurs d’un départ. Et dans son discours, il a beaucoup insisté sur le fait que le président de la République «va mettre en place une nouvelle équipe, parce qu’il s’agit d’un temps nouveau». Macky Sall va-t-il alors faire du nouveau avec un ancien Premier ministre qui a battu le record de longévité pendant son premier mandat ? En tout cas, autant ses mots particulièrement élogieux et ses marques de satisfaction à l’endroit de Dionne peuvent faire penser à la reconduction de ce dernier, autant ils peuvent être compris comme une manière d’adoucir et d’enjoliver leurs adieux. En tout cas, le fait est si particulier que beaucoup se sont posé des questions sur la nécessité de parler de la sorte de quelque avec qui on doit continuer à travailler.
Qui va payer la note du resserrement du gouvernement, entre l’Apr et ses alliés ?
En annonçant le «resserrement organique» du gouvernement, le Président a annoncé implicitement que des ministères vont être fusionnés et des ministres vont forcément quitter. Mais qui va payer la note du recadrage de l’équipe gouvernementale au sein de la coalition présidentielle? Le Président va-t-il priver son parti, l’Apr, pour pouvoir garder le quota dévolu aux alliés, anciens et nouveaux ? C’est le scénario le plus probable, surtout avec ces nombreux ministres apéristes, qui ont fini de se confondre avec le gouvernement de par leur longévité. Car on le voit mal prendre le risque de se mettre à dos ses principaux alliés, notamment le Ps, l’Afp, et dans une moindre mesure la Ld et le Pit, qui ont toujours été représentés au gouvernement. Surtout à quelques mois des élections locales, où il lui faudra manœuvrer ferme pour garder la dynamique unitaire de la coalition. Mais, les alliés ne devraient-ils pas aussi cotiser à la somme de sacrifices à faire, en vue de la réduction de la taille du gouvernement ? En ce sens, le Parti socialiste, qui a déjà son patron comme président d’une institution (Hcct), pourrait se retrouver avec un seul ministre, comme c’est le cas déjà avec l’Afp. Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye font partie des ministres qui ont battu le record de longévité. Ne serait-il pas temps de les redéployer ailleurs, au nom du neuf que Macky Sall veut insuffler au gouvernement ?
Mbaye THIANDOUM