L’affaire de la pharmacie Guiguon avec le licenciement de deux docteurs est loin de connaître son épilogue. Après les religieux, les avocats sont entrés en jeu. Du coup, les procédures judiciaires vont suivre. Bernard Henry Guiguon, patron de la pharmacie, sera traduit devant les tribunaux. Le DG de la pharmacie est aussi accusé de poser des actes contre l’islam, il est trahi, selon la défense, par sa note de service.
Le licenciement, le 18 juillet dernier, du Dr Khadim Dioum et du Dr Dame Dia, deux pharmaciens qui travaillaient à la Pharmacie Guiguon, a créé le tollé. Des religieux se sont d’abord levés pour fustiger l’acte «anti islam» de Henry Guiguon, patron de la pharmacie, avant qu’un pool d’avocats constitué pour assurer les intérêts des deux pharmaciens ne tienne une conférence de presse pour s’en prendre au patron. Selon les deux docteurs licenciés, ils l’ont été simplement parce qu’ils ont observé quelques minutes de prière. Pour sa part, Henry Guiguon a balayé les accusations d’un revers de main, soutenant que ce n’est jamais parce qu’ils sont allés prier qu’ils ont été licenciés, mais parce que les deux pharmaciens n’arrêtaient pas de quitter leur poste aux comptoirs de la pharmacie, pendant les heures de service, sans l’autorisation de leur hiérarchie, ce en dépit de tous les rappels à l’ordre. Pourtant, selon les avocats de la défense, c’est bel et bien parce qu’ils sont allés prier que les docteurs pharmaciens ont été licenciés. Me Soulèye Mbaye et Cie en ont pour preuves la note de service du Directeur général, signé le 9 mai dernier, dans lequel il dit : «si la liberté de croyance est une liberté absolue, la manifestation ou la pratique de cette croyance en entreprise est restreinte et strictement encadrée. Nous vous rappelons ainsi qu’un salarié ne peut pas prier pendant les horaires de travail puisque, pendant cette période, il doit exécuter à plein temps son travail». Suffisant pour Me Soulèye Mbaye et Cie de croire que c’est le respect des horaires de prières qui dérange le Directeur général.
Ils ont décidé de combattre l’acte posé par le Directeur général de la pharmacie, devant les tribunaux, en lui opposant sa note de service qui est intitulé «la prière sur les lieux de travail». «Il s’agit d’une affaire sociale qui va aboutir devant le Tribunal», nous confie Me Soulèye Mbaye. Pour l’avocat de la défense, l’acte de Bernard Henry Guiguon est posé contre l’islam, n’en déplaise au Directeur général de la pharmacie. En outre, selon la robe noire, dans la note de service, il est mentionné que cette «situation perturbe dangereusement la bonne marche de la pharmacie et est incompatible avec une véritable sécurité de délivrance des médicaments au public» ; or, le patron de la pharmacie ne précise pas en quoi cela perturbe la «sécurité de la délivrance des médicaments», puisque aux heures de prières, l’un se fait remplacer par l’autre et vice-versa. L’avocat se promet à l’ouverture d’une pétition pour demander l’expulsion du Directeur général. De l’autre côté, en tout cas, des religieux se sont levés pour demander aux Sénégalais de plus acheter les médicaments au niveau de la pharmacie Guiguon.
Alassane DRAME
Le licenciement, le 18 juillet dernier, du Dr Khadim Dioum et du Dr Dame Dia, deux pharmaciens qui travaillaient à la Pharmacie Guiguon, a créé le tollé. Des religieux se sont d’abord levés pour fustiger l’acte «anti islam» de Henry Guiguon, patron de la pharmacie, avant qu’un pool d’avocats constitué pour assurer les intérêts des deux pharmaciens ne tienne une conférence de presse pour s’en prendre au patron. Selon les deux docteurs licenciés, ils l’ont été simplement parce qu’ils ont observé quelques minutes de prière. Pour sa part, Henry Guiguon a balayé les accusations d’un revers de main, soutenant que ce n’est jamais parce qu’ils sont allés prier qu’ils ont été licenciés, mais parce que les deux pharmaciens n’arrêtaient pas de quitter leur poste aux comptoirs de la pharmacie, pendant les heures de service, sans l’autorisation de leur hiérarchie, ce en dépit de tous les rappels à l’ordre. Pourtant, selon les avocats de la défense, c’est bel et bien parce qu’ils sont allés prier que les docteurs pharmaciens ont été licenciés. Me Soulèye Mbaye et Cie en ont pour preuves la note de service du Directeur général, signé le 9 mai dernier, dans lequel il dit : «si la liberté de croyance est une liberté absolue, la manifestation ou la pratique de cette croyance en entreprise est restreinte et strictement encadrée. Nous vous rappelons ainsi qu’un salarié ne peut pas prier pendant les horaires de travail puisque, pendant cette période, il doit exécuter à plein temps son travail». Suffisant pour Me Soulèye Mbaye et Cie de croire que c’est le respect des horaires de prières qui dérange le Directeur général.
Ils ont décidé de combattre l’acte posé par le Directeur général de la pharmacie, devant les tribunaux, en lui opposant sa note de service qui est intitulé «la prière sur les lieux de travail». «Il s’agit d’une affaire sociale qui va aboutir devant le Tribunal», nous confie Me Soulèye Mbaye. Pour l’avocat de la défense, l’acte de Bernard Henry Guiguon est posé contre l’islam, n’en déplaise au Directeur général de la pharmacie. En outre, selon la robe noire, dans la note de service, il est mentionné que cette «situation perturbe dangereusement la bonne marche de la pharmacie et est incompatible avec une véritable sécurité de délivrance des médicaments au public» ; or, le patron de la pharmacie ne précise pas en quoi cela perturbe la «sécurité de la délivrance des médicaments», puisque aux heures de prières, l’un se fait remplacer par l’autre et vice-versa. L’avocat se promet à l’ouverture d’une pétition pour demander l’expulsion du Directeur général. De l’autre côté, en tout cas, des religieux se sont levés pour demander aux Sénégalais de plus acheter les médicaments au niveau de la pharmacie Guiguon.
Alassane DRAME