«Selon sa volonté et son désir», avait-il dit. Macky Sall, à la surprise générale, a libéré hier Khalifa Sall. Mais il faut dire que comme tout le monde s’y attendait, ça n’a pas du tout été facile de le ramener chez lui. Hier, il a fallu pour le faire quitter la prison user de grenades lacrymogènes. En effet, dès que les militants et autres responsables ont appris la nouvelle de la grâce à lui accordée par le chef de l’Etat, ils ont accouru à la prison. Personne ne voulait en effet se faire raconter ce moment. Massés aux alentours du portail qui fait face à la corniche, dès que la voiture qui avait Khalifa Sall a été aperçu, tout le monde a accouru. Impossible de faire entendre raison aux uns et aux autres. Les plus téméraires se mettront devant la voiture pour empêcher le chauffeur de quitter les lieux en trombe comme l’ont fait les voitures qui avaient à bord Mbaye Touré et Yaya Bodian.
En effet, dès que la police et la gendarmerie qui assuraient la sécurité des lieux ont vu qu’elles ne pouvaient pas faire entendre raison à la population qui s’est mobilisée spontanément, elles vont user de grenades lacrymogènes. Mais même avec cela, la voiture ne quittera pas Rebeuss.
Il aura fallu que la police accepte l’aide des inconditionnels de Khalifa Sall, de ses militants notamment pour que le cortège (sur des kilomètres) puisse s’ébranler avec des chants et chansons dédiés à l’ancien maire de Dakar, direction, dans une forte ambiance et une ferveur populaire : la Médina, Massalikul Jinaan, les Hlm, Castors, Cité des eaux, Grand-Yoff, Parcelles Assainies chez sa mère, où le seul mot qui sortira de la bouche de Khalifa Sall sera de dire : «Alhamdoulilah ; merci».
Madou MBODJ