LEVEE DU CORPS DE L’ANCIEN MINISTRE DES FINANCES MAMADOU MOUSTAPHA BA : Des témoignages unanimes dans la douleur et le recueillement




 
 
 
Après les péripéties liées au décès de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, survenu le 4 novembre dernier à Paris, la cérémonie de levée du corps a finalement eu lieu hier à l’Hôpital militaire de Ouakam où parents, amis, anciens collègues et collaborateurs, partenaires techniques et financiers du Sénégal, ont rendu un ultime hommage à l’orfèvre des finances dans une ambiance lourde d’émotions.
 
 
 
L’ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Mamadou Moustapha Ba, décédé le 4 novembre dernier à Paris, repose désormais dans son Nioro du Rip natal où il a été accompagné à sa dernière demeure par une marée humaine. Auparavant, toute la nation lui a rendu un dernier hommage lors de la cérémonie de levée du corps à l’Hôpital militaire de Ouakam. En effet, ses anciens collaborateurs au ministère des Finances, ses parents et amis ont tous pris part à cette cérémonie chargée d’émotions pour partager ces moments de deuil et de recueillement avec la famille du défunt. Des hommages, devant sa veuve Yacine Sall, à la hauteur des hauts faits d’armes du défunt époux ; de cet ancien enfant de troupe devenu un grand commis de l’Etat.
 
Cheikh Diba : «les exigences des différentes charges avaient fini de peser sur son corps»
 
«Nous avons tous été surpris et foudroyés par la disparition brusque et brutale de notre ami, Mamadou Moustapha Ba, ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan du Sénégal», a d’emblée déclaré Cheikh Diba, venu représenter le gouvernement à cette cérémonie. Son successeur de poursuivre : «je me disais lors de notre passation de service, le 11 avril 2024, que cette nouvelle page de son histoire lui offrirait enfin l’opportunité de profiter de sa famille, mais surtout de ménager son corps tellement qu’il fut absorbé par les responsabilités qui lui étaient dévolues et les exigences des différentes charges avaient fini de peser sur son corps. Hélas, Dieu en a décidé autrement», confesse le ministre des Finances.
 
 
 
«Il ne trouvait son bonheur que dans les bonnes actions qu’il menait…»
 
 
Lancien directeur de la Programmation budgétaire est également d’avis que Mamadou Moustapha Ba était un homme bon, généreux et affable. «Il ne trouvait son bonheur que dans les bonnes actions qu’il menait au quotidien, en toute discrétion et de manière désintéressée. Que de jeunes cadres n’a-t-il pas couvé de sa bienveillance, leur prodiguant des conseils avisés, partageant généreusement ses connaissances et en leur confiant des responsabilités pour leur permettre d’évoluer dans leurs carrières. Que de personnes dans le besoin, bien souvent anonymes, n’a-t-il pas touché par sa bonté en les soulageant d’un lourd fardeau. Fonctionnaire émérite vous l’avez été, l’amour pour la patrie vous l’avez eu. En digne petit-fils de Maba Diakhou Ba, vous vous êtes totalement donné pour votre pays et votre ministère. Vos anciens collègues qui vous ont adoré pour votre talent, votre brillante carrière et votre générosité sont tous là, fiers de vous rendre ce dernier hommage et de vous accompagner jusqu’à votre demeure éternelle», tranche Cheikh Diba.
 
 
 
 
Seydou Diouf retient un cadre brillant et compétent, un homme infiniment humain et parfaitement généreux
 
 
 
L’Assemblée nationale n’a pas été en reste dans cet exercice pesant de deuil qui consiste à rendre un dernier hommage à Mamadou Moustapha Ba, considéré comme le 166e députés de la XIVe législature. Et, c’est le député Seydou Diouf qui a porté la voix de ses collègues députés. «Ta famille, tes amis, tes proches, tous ceux qui t’ont aimé, sont aujourd’hui présents pour te rendre hommage. Tu es parti très tôt, beaucoup trop tôt. Pendant plus de 20 ans, tu as arpenté les marches de l’institution parlementaire et de cette collaboration institutionnelle, les députés que nous sommes retenons trois choses : un cadre brillant et extraordinairement compétent, un homme infiniment humain et parfaitement généreux. Mais un haut fonctionnaire, serviteur de l’Etat à la loyauté exemplaire. Pendant ces 20 ans et particulièrement pendant cette législature qui vient d’être bouclée, tu nous as abreuvés de tes compétences pour comprendre la complexité du budget », témoigne le député Seydou Diouf, avant de poursuivre. «Les députés que nous sommes se rappelleront toujours ton sourire, ta grande urbanité, ta grande courtoisie. Et, quelle que soit la difficulté, quelle que soit la situation dans notre brouhaha de l’hémicycle, tu es toujours resté cet homme serein et calme, cet homme à l’écoute et qui prenait toujours soin de répondre à l’interpellation de chaque député, prenant le temps qu’il fallait pour le faire. Tu as été avec nous et nous avons su apprécier ta compétence. Au-delà de ta compétence, nous avons beaucoup plus apprécié l’homme que tu étais, infiniment bon, infiniment humain et généreux», ajoute le parlementaire.
 
 
 
 
 
 
Ibrahima Camara: «il était bon, profondément bon, généreux et altruiste»
 
 
 
Le colonel des Douanes Ibrahima Camara, président de l’Amicale des anciens enfants de troupe, a prononcé l’oraison funèbre de Moustapha Ba, ancien enfant de troupe (Aet) de la promotion 1977 et ancien magicien du ballon rond qui lui a valu le sobriquet de Bosquier. «Mamadou Moustapha Ba était un homme multidimensionnel, apprécié et respecté pour son humilité, sa courtoisie, son commerce facile, sa générosité, mais surtout pour son expertise inégalée dans son domaine. Beaucoup ont dit de lui qu’il était un orfèvre des finances. Honorable ancien Bosquier, c’est aussi ce travailleur infatigable, acharné, rigoureux. Moustapha était un homme qui ne laissait pas indifférent, il forçait l’admiration et le respect. Il était même amoureux de son métier, de sa science», fait remarquer le colonel Camara. Poursuivant, il révèle que Moustapha Ba n’était pas qu’un expert des finances. «Il était bon, profondément bon pour ses semblables, pour les inconnus, généreux et altruiste. Il savait partager, il ne s’embrassait point de soulager les peines, de panser les plaies et de redonner le sourire», ajoute Camara.
 
 
 
El Hadj Abdou Kébé : «le pays lui doit un hommage mérité pour service rendu»
 
 
 
Au nom de la belle famille de Moustapha Ba, El Hadj Abdou Kébé est revenu sur le décès brusque et brutal de Mamadou Moustapha Ba. Un décès qui, dit-il, a consterné toute la nation. Cependant, en bon croyant, il s’est plié à la volonté divine. «Depuis la disparition de Moustapha Ba, les témoignages sont unanimes sur les qualités humaines du défunt. Moustapha était un homme bon, intègre, généreux et souriant. Moustapha était un homme véridique, un travailleur acharné et qui aimait son pays par-dessus tout. Il avait tout donné à son pays. Il était le premier au bureau et le dernier à l’avoir quitté. Parfois, il arrivait même, après la descente, qu’il retourne nuitamment au travail. La lumière de son bureau était toujours allumée jusque tard dans la soirée. Il ne connaît que le travail et lorsque le pays a besoin de lui, il a apporté son expertise pour le développement du Sénégal alors qu’il pouvait rester à l’étranger. Le pays lui doit un hommage mérité pour service rendu», fait remarquer le représentant de la belle-famille qui n’a pas manqué de décerner un satisfecit à la veuve de Moustapha Ba. «Son épouse est une femme digne qui a toujours été aux côtés de son mari. Elle a toujours accompagné et soutenu son époux. Il arrivait souvent qu’elle envoie des messages de rappel à son époux en réunion pour qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments. Mieux, elle a continué de travailler et de gagner dignement sa vie en dépit de la dimension de son époux», témoigne El Hadj Kébé qui a prié pour le repos de l’âme de Moustapha Ba.
 
M.C
 
 
 
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