Réussira-t-il à faire parler aux acteurs politiques le même langage et par la même occasion sauver le dialogue politique qui a été lancé le 25 novembre dernier ? Au regard des derniers développements liés à cette affaire, précisément des conditions posées par une partie de l’opposition qui ne veulent pas d’un technicien de la Direction générale des élections, de la Cena ou d’un quelconque magistrat pour conduire les travaux, Jean-Paul Dias aussi se manifeste. Dans une missive adressée au ministre de l’Intérieur, le Premier secrétaire du Bloc des centristes Gaïndé ne mâche ses mots. Il explique en effet que c’est dans un esprit constructif, républicain et de dépassement que le Bloc des centristes Gaïndé (Bcg) avait accepté de répondre positivement au courrier, conviant à «une prise de contact et d’échanges sur le processus électoral», le 21 novembre 2017. Malheureusement, campe Jean-Paul Dias, le Bcg a été désappointé par la tournure des événements. Au lieu de ce qui était proposé dans le corps de la lettre du ministre, c’est un tout autre ordre du jour qui fut imposé aux partis politiques. «Un document intitulé ‘’Termes de Référence’’ a été distribué pour tenir lieu de canevas de travail, alors que le contenu de ce texte aurait dû être examiné, préalablement, par les participants pour parvenir à des termes de référence consensuels et non imposés. N’étions nous pas dans une phase de ‘’prise de contact’’ ?», a relevé Dias, comme premier manquement.
Comme second de sa longue liste, Dias fait remarquer aussi au ministre de l’Intérieur, que «le document est rempli d’inexactitudes et d’omissions volontaires». Il explique : «on persiste à parler de refonte partielle du fichier, alors qu’il s’était agi d’une refonte totale ainsi que le Bcg en avait fait l’observation, par écrit, à votre prédécesseur». Donc, «contrairement à ce qui est prétendu, la ‘’crédibilité’’ des élections législatives passées a bel et bien été ‘’entamée’’ ; les suspicions réelles et objectives qui ne constituent pas de simples ‘’malentendus’’ sont toujours vivaces et non le contraire», écrit Dias.
Pour lui, aucune urgence, certainement pas un souci d’élimination de ‘’stock mort’’ ne commandait l’établissement de nouvelles cartes d’identité, d’autant que la Cedeao avait imparti 4 ans aux Etats membres pour y parvenir, que les nôtres ne comportent même pas de filiation, dans un pays à homonymie étendue, que les cartes n’ont rien de biométrique, que les nombreux doublons prouvent la mauvaise qualité du travail et donc potentiellement la reconstitution d’un stock mort». Aussi, Dias de dire que «le pouvoir a eu recours à la mobilisation de forces de police pour la protection de ses candidats et pour tirer des grenades lacrymogènes sur les autres».
Pour dire la vérité, selon lui, la nécessité d’un débat diagnostic franc, avant engagement de quelque concertation que ce soit ; toute tentative de banalisation ou de falsification de la gravité des faits constitue un délit de dissimulation de la vérité. Vous aviez fait appel aux partis politiques légalement constitués, pas à un ersatz de coalitions. Non, pas de place pour la société civile, la Cena, Cnra Jean Paul Dias de poursuivre : «Il est inacceptable d’exiger de partis politiques souverains qu’ils se concertent sur tout, puisqu’ils désignent des représentants qui, à leur tour, retiennent un porte-parole qui irait aux entretiens. Le Bcg est sur la scène politique depuis assez de temps pour connaître les dérives de ce genre de système. Vous aviez fait appel aux partis politiques légalement constitués, pas à un ersatz de coalitions. Les discussions à mener ne revêtent aucun ‘’caractère technique’’ hors de la portée des acteurs politiques». Et Dias de conclure : «la prétendue ‘’société civile’’ autoproclamée n’a pas sa place dans ce type de rencontre politique. Ces gens ne convient pas les partis politiques dans leurs réunions. Eux-mêmes ne sont pas associés aux concertations impliquant les syndicats. Quant à la Cena et au Cnra qui se sont discrédités au plus haut niveau, il aurait été plus judicieux pour le ministère de l’Intérieur de pousser au renouvellement de certains mandats plutôt que de nous infliger leur présence. Lors des dernières élections, leurs prestations ont été des plus déplorables».
Madou MBODJ
Comme second de sa longue liste, Dias fait remarquer aussi au ministre de l’Intérieur, que «le document est rempli d’inexactitudes et d’omissions volontaires». Il explique : «on persiste à parler de refonte partielle du fichier, alors qu’il s’était agi d’une refonte totale ainsi que le Bcg en avait fait l’observation, par écrit, à votre prédécesseur». Donc, «contrairement à ce qui est prétendu, la ‘’crédibilité’’ des élections législatives passées a bel et bien été ‘’entamée’’ ; les suspicions réelles et objectives qui ne constituent pas de simples ‘’malentendus’’ sont toujours vivaces et non le contraire», écrit Dias.
Pour lui, aucune urgence, certainement pas un souci d’élimination de ‘’stock mort’’ ne commandait l’établissement de nouvelles cartes d’identité, d’autant que la Cedeao avait imparti 4 ans aux Etats membres pour y parvenir, que les nôtres ne comportent même pas de filiation, dans un pays à homonymie étendue, que les cartes n’ont rien de biométrique, que les nombreux doublons prouvent la mauvaise qualité du travail et donc potentiellement la reconstitution d’un stock mort». Aussi, Dias de dire que «le pouvoir a eu recours à la mobilisation de forces de police pour la protection de ses candidats et pour tirer des grenades lacrymogènes sur les autres».
Pour dire la vérité, selon lui, la nécessité d’un débat diagnostic franc, avant engagement de quelque concertation que ce soit ; toute tentative de banalisation ou de falsification de la gravité des faits constitue un délit de dissimulation de la vérité. Vous aviez fait appel aux partis politiques légalement constitués, pas à un ersatz de coalitions. Non, pas de place pour la société civile, la Cena, Cnra Jean Paul Dias de poursuivre : «Il est inacceptable d’exiger de partis politiques souverains qu’ils se concertent sur tout, puisqu’ils désignent des représentants qui, à leur tour, retiennent un porte-parole qui irait aux entretiens. Le Bcg est sur la scène politique depuis assez de temps pour connaître les dérives de ce genre de système. Vous aviez fait appel aux partis politiques légalement constitués, pas à un ersatz de coalitions. Les discussions à mener ne revêtent aucun ‘’caractère technique’’ hors de la portée des acteurs politiques». Et Dias de conclure : «la prétendue ‘’société civile’’ autoproclamée n’a pas sa place dans ce type de rencontre politique. Ces gens ne convient pas les partis politiques dans leurs réunions. Eux-mêmes ne sont pas associés aux concertations impliquant les syndicats. Quant à la Cena et au Cnra qui se sont discrédités au plus haut niveau, il aurait été plus judicieux pour le ministère de l’Intérieur de pousser au renouvellement de certains mandats plutôt que de nous infliger leur présence. Lors des dernières élections, leurs prestations ont été des plus déplorables».
Madou MBODJ