LES VÉRITÉS DE MACKY SALL AUX SYNDICALISTES: «Quand ce n’est pas possible, ce n’est pas possible et la grève ne nous fera pas plier…»



 
 
 
L’Etat a déjà beaucoup fait et continuera de faire tout son possible pour satisfaire les revendications des travailleurs. Mais, à l’impossible, nul n’est tenu. Dès lors, si le gouvernement, qui gère aussi bien les fonctionnaires, qui ne font que 1% de la population, que d’autres secteurs vitaux, n’est pas en mesure de satisfaire une ou des revendications, même la grève ne le fera pas plier. La précision est du chef de l’Etat, qui recevait hier les centrales syndicales, pour la traditionnelle cérémonie de remise des cahiers de doléances.
 
 
 
Face aux syndicalistes venus lui présenter leurs cahiers de doléances, le chef de l’Etat a d’emblée magnifié la célébration de la fête du 1er mai dédiée aux travailleurs. «Cet événement est une occasion de magnifier le travail qui donne un sens à notre vie ; qui nous procure le bien-être et consacre notre dignité», a déclaré d’emblée le chef de l’Etat. Qui a rendu «hommage aux travailleurs du Sénégal et de la diaspora, qui participent à l’épanouissement des populations et de l’économie». En effet, pour Macky Sall, c’est grâce au travail des Sénégalais qu’on a pu réaliser une «croissance soutenue, partagée…», qui permet d’atténuer les difficultés auxquelles sont confrontés le pays et les populations.
 
 
«On n’est pas là que pour les salariés. Dans le public, ils font à peu près 150.000 aujourd’hui. C’est 1% de la population. Et les 99% qui restent ?»
 
 
Evaluant les rapports entre les acteurs du travail, le chef de l’Etat a noté plusieurs avancées, dont le «modèle parachevé» de dialogue social et de négociation collective du Sénégal, la rationalisation du champ syndical, les conventions collectives en phase de parachèvement dans plusieurs secteurs dont la presse et la sécurité privée. Il a aussi salué l’augmentation du Smig qui passe de 36.240 à 52.500 en janvier 2019, puis à 57.800 en décembre de la même année. Soulignant que «le gouvernement a beaucoup fait pendant les dernières années», il en appelle au «sens des responsabilités» des leaders syndicaux, pour une paix sociale durable, facteur de croissance. Car, pour lui, «s’il n’y pas de croissance, on ne peut pas satisfaire les revendications».
Ayant «écouté et entendu» les doléances, sur l’amélioration des conditions  des travailleurs, Macky Sall reconnait «qu’il reste des choses à faire, en dépit des efforts énormes du gouvernement». Mieux, il assure que «l’épanouissement de l’homme par son travail» que prônent les syndicats «est aussi (son) combat». Toutefois, il précise avec force qu’il faut «juste chercher à concilier» les revendications syndicales «avec les moyens budgétaires disponibles, au regard des impératifs de développement de notre nation». En effet, au-delà des salaires et autres dépenses de fonctionnement, le Président de souligner que l’Etat doit aussi «prendre en charge efficacement des secteurs clefs comme l’agriculture, les infrastructures, l’énergie, l’eau, la sécurité…». En ce sens, il affirme à l’intention des grévistes qui, chahute-t-il, en cette année préélectorale, cherchent à en profiter, en mettant le couteau sur la gorge du gouvernement : «On n’est pas là que pour les salariés. C’est important. Dans le public, ils font à peu près 150.000 aujourd’hui. C’est 1% de la population, aussi important que ça puisse paraître. Et les 99% restants ? Il faut s’en occuper aussi. Donc, quand parfois l’Etat dit que ceci n’est pas possible et qu’il faut différer (certaines revendications), il faut considérer cela…», explique le chef de l’Etat.
Qui ajoute : «chaque fois qu’il sera possible de faire des avancées sociales, croyez-moi, je le souhaiterai plus que vous. Parce que je voudrais le laisser comme marqueur. Mais quand ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. Et en ce moment, la grève ne nous fera pas plier. Parce que si ce n’est pas possible et que vous le faites, vous rompez des équilibres qui compromettent tout le système».
 
 
Mbaye THIANDOUM
 
 
 
 

Dans la même rubrique :