Remplacer les travailleurs de la justice par des gendarmes, des gardes pénitentiaires, ce n’est pas une solution. Me El Hadji Ayé Diop, qui révèle que cette idée émane de leur ministre de tutelle, Ismaïla Madior Fall, indique que ce serait un aveu d’échec. Pour lui d’ailleurs, déployer l’armée toute entière pour nous remplacer ne règle en rien le problème.C’est à l’issue de leur sit-in d’hier, devant le palais de justice de Dakar, que Me Diop a fait cette annonce. Il a aussi révélé qu’ils iront en grève illimitée à partir du 27 décembre prochain, si des solutions ne sont pas apportées à leur problème.
Toujours dans la logique de voir ses revendications satisfaites par le gouvernement du Sénégal, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a encore tenu hier lundi un sit-in sur tout le territoire national. Les travailleurs de la justice, qui ne comptent pas abandonner la bataille, réclament toujours le respect par l’État des accords signés le 17 octobre dernier. Prenant la parole, le secrétaire général, El Hadji Ayé Boun Malick Diop, a martelé qu’ils poursuivront leur lutte si rien n’est fait. A en croire Me Diop, le Sytjust ira en grève illimitée à partir du 27 décembre prochain. «On nous dit que le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall prépare des gendarmes et des gardes pénitentiaires pour se substituer aux travailleurs de la justice. Ça, ce n’est pas une solution et le faire serait un aveu d’échec. Le faire serait dire à l’opinion publique qu’ils ne sont pas capables de régler des problèmes posés par les travailleurs de la justice, dont les revendications sont l’amélioration de la qualité du service public de la justice», clame-t-il.
Sur une éventuelle possibilité de remplacer les travailleurs de la justice par des gendarmes, Me Diop de préciser : «les gendarmes et les gardes pénitentiaires n’ont pas leur place ici, à moins qu’ils soient devant les portes pour régler la sécurité. Nous rappelons au Président que vouloir déployer l’armée toute entière pour nous remplacer ne règle en rien le problème. Car le travail que nous abattons est un travail d’expertise, qui nécessite beaucoup d’années d’expérience pour assurer l’offre de service public, pour assurer un bon concours à l’exercice du pouvoir judiciaire», lâche-t-il.
Fatou D. DIONE