Suite au drame du week-end dernier, le Réseau des journalistes en transport et sécurité routière (Rj/Tsr) est revenu sur l’accident. Pour les journalistes, au-delà des mesures prises par l’Etat, les transporteurs doivent revoir leur comportement sur la route.
Le Réseau des journalistes en transport et sécurité routière, qui s’incline devant la mémoire des disparus et prie pour le repos de leur âme, soutient qu’il faut, après la vague d’émotion, les messages de compassion d’ici et d’ailleurs, les condamnations, faire une introspection. «Nous interroger comment nous en sommes arrivés là. Sans faux-fuyants, mettre le doigt dans la plaie. Une thérapie de choc pour un bien-être collectif», écrivent-ils. Avant d’ajouter : «certes, tant qu’il y aura des véhicules et des routes, il y aura toujours des accidents de la circulation. Il ne s’agit pas donc d’éradiquer le phénomène, mais de le minimiser. Pour y arriver, tous les acteurs du secteur des transports doivent y mettre du leur. Il n’y a pas deux camps : celui des transporteurs et celui des pouvoirs publics, mais un seul, celui du Sénégal et des Sénégalais. Ainsi, chacun doit jouer son rôle et assumer ses responsabilités. Une prise de conscience individuelle pour le salut collectif», lit-on dans la note.
Le Réseau des journalistes en transport a donné également son avis sur les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l’insécurité routière. Pour les journalistes, l’Etat doit veiller à l’application de tout ce qui a été retenu comme mesures. «Cette diligence est louable. Mais nous espérons qu’elles n’auront pas le destin des effets d’annonce : c’est-à-dire sans lendemain. Pour nous convaincre du contraire, nous attendons de voir ce qu’il en sera de leur application. Car, c’est bien là l’enjeu. Il est bien de prendre des mesures, mais il est encore mille fois mieux de les mettre en œuvre. Malheureusement, il est regrettable de le dire, au Sénégal, le suivi-évaluation n’est pas notre fort», lit-on.
Pour le Réseau des transports, l’accident de Kaffrine doit être une belle occasion pour l’Etat de donner un coup de pied dans la fourmilière que constitue le secteur des transports où le laisser-aller semble être la règle. «L’heure ne doit plus être à la tergiversation ou aux états d’âme. La vie des Sénégalais est sacrée, elle ne doit plus être laissée à la merci d’une caste qui n’est mue que par ses intérêts pécuniaires. Dans cette caste, nous confondons aussi bien transporteurs, chauffeurs que les autorités en charge de veiller sur la bonne marche du secteur, mais qui, par, leurs pratiques peu orthodoxes, participent à alimenter la gangrène qui ronge le secteur des transports», précise le communiqué.
Khadidjatou D. GAYE