LE PRÉSIDENT DE AGIR MET LE PREMIER MINISTRE FACE À SES PROMESSES NON TENUES : Thierno Bocoum interpelle Ousmane Sonko sur «ses contradictions» et demande un changement à partir du 17 novembre




 
 
 
À travers une déclaration écrite publiée hier, Thierno Bocoum, leader de l’Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (Agir), dénonce l’écart entre les engagements pris par Ousmane Sonko dans son ouvrage «Solutions pour un Sénégal nouveau» et la réalité observée depuis six mois qu’il exerce le pouvoir. À travers des exemples tirés du livre, Bocoum met en lumière le décalage entre les promesses faites et leur mise en œuvre.
 
 
 
Dans un texte publié sous le titre «le temps de freiner la démagogie et le populisme», Thierno Bocoum note : «quelques petits extraits tirés du livre de Ousmane Sonko ‘’Solutions pour un Sénégal nouveau», bréviaire d’un ‘’projet’’, nous révèlent de sa part une facilité déconcertante à se dédire et à renvoyer aux calendes grecques les promesses fermes faites aux populations.» Bocoum commence par la page 96. «Pour tous les emplois supérieurs soumis au choix du Président, nous mettrons en place le mécanisme de l'appel à candidature permettant une pré-sélection sur dossier par un comité ad hoc spécialisé et sur des critères combinés d'ancienneté, de compétence et de probité. Et c'est seulement les trois meilleurs dossiers issus de ce tri qui seront soumis à l'arbitrage du président de la République qui, quelle que soit l'option, n'aura pas cette marge de désigner selon son bon vouloir».
Thierno Bocoum de poursuivre avec la page 106: «il faut consacrer l'incompatibilité de l'exercice des responsabilités techniques de Directeurs, Directeurs généraux et secrétaires généraux de structures publiques et parapubliques avec toute implication dans la vie politique. Cela garantirait la neutralité de la fonction publique et éviterait, comme c'est le cas présentement, l'utilisation des moyens de l'État et des sociétés nationales au service d'un parti politique ou d'une coalition de partis.»
L’ancien parlementaire épluche les pages 94 et 95 : «l’un des plus gros scandales dans la gouvernance de ce pays est la survivance de  ‘’fonds spéciaux’’ dont l'utilisation est laissée à la discrétion absolue du seul Président de la République. Dix (10) milliards, comment peut-on allouer autant de crédits à une personne, fût-elle la première institution de la République, sans aucun contrôle, ni a posteriori, ni a priori ? Ces fonds échappent à tout contrôle de l'Assemblée nationale qui les vote, et des corps de contrôle (Ige, Cour des comptes...). Ainsi, le président de la République peut donner 25 millions aux cadres de son parti, 10 millions aux imams de telle localité, 40 millions aux militants de telle ou telle autre zone... Il peut en donner à son épouse pour des activités ‘’caritatives’’ et qui en dispose à sa guise. On ne verra jamais un Président américain, français, allemand, etc. offrir aux siens aussi allègrement autant d'argent, jamais. Ces fonds ne sont en réalité que des fonds de corruption politique et d'entretien de militants alimentaires. Il faut les supprimer».
Toutes choses qui poussent le président de l’Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (Agir) à regretter : «à l’épreuve du pouvoir, les militants se disputent pour de l’argent et se servent des postes sans aucun appel à candidature. Ils caracolent à la tête des directions et continuent allègrement de faire de la politique», regrette Thierno Bocoum. Et d’ajouter pour finir : «le 17 novembre prochain, il faudra freiner le mal avant qu’il ne gangrène définitivement notre pays.»
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 
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