LE MANAGER DE L'ENTREPRISE DIGITAL VIRGO ACCUSÉ DE VOL PORTANT SUR PLUS DE 3,7 MILLIONS : Daouda Dème conteste le vol, mais verse une caution de 2 millions F Cfa pour échapper à la prison




 
 
 
Accusé de vol et d'abus de confiance, le manager de la société Digital Virgo a finalement été relaxé. Daouda Dème, jugé hier, a versé une caution de 2 millions F Cfa pour échapper à la prison.
 
 
 
Manager de la société Digital Virgo, Daouda Dème a été non seulement accusé de vol au préjudice de cette boîte, mais aussi licencié. Cadre dans cette boîte où il a eu à travailler pendant 3 ans, il est traîné en justice pour abus de confiance et vol portant sur la somme de 3.700.000 F Cfa. Ce montant, selon sa hiérarchie, a été gardé dans une caisse de la boîte. Informé par son collègue Modibo Diallo, Daouda Dème rappliqua sur les lieux sans savoir qu'il était le premier suspect aux yeux de la hiérarchie. Une fois là-bas, il a été pointé du doigt comme étant l'auteur des faits. Mais il a nié sans convaincre. Malgré ses contestations, son employeur a persisté à l'accuser avec comme preuve la vidéosurveillance des lieux. Les images ont montré Daouda Dème qui est arrivé aux environs de 6h14mn du matin à son lieu de travail muni d'une enveloppe et d'un sac à dos. Le visionnage de ces images a permis de voir Daouda Dème qui se dirigeait vers le bureau où est gardé la caisse avant d’en ressortir quatre minutes plus tard, en dissimulant son sac derrière lui.
Le mis en cause, interrogé sur ce fait, a reconnu s'être rendu à son lieu de travail un peu plus tôt que d’habitude, parce qu’il devait récupérer sa carte d’assurance qu’il avait oubliée. Il ajoutait que ce jour-là, il avait aussi rendez-vous chez son ophtalmologue à Yoff. Hélas, il a été contredit par les réquisitions faîtes à la Sonatel. Car, ces dernières ont démontré que Daouda Dème ne se trouvait pas à Yoff comme il le prétendait, au moment où son collègue Modibo l’a appelé pour l’informer du cambriolage. Tous ces éléments "accablants" ont failli conduire Daouda Dème en garde-à-vue. Pour ainsi échapper à la prison, il a depuis la police accepté de verser une caution de 2 millions F Cfa.
 
 
«J'ai été accusé à tort»
 
 
Cela ne lui a pas évité d'être jugé hier, jeudi 10 octobre 2024, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Face au juge, il a encore réfuté les faits. Le prévenu âgé de 37 ans a dit qu'il n'a nullement besoin de subtiliser cet argent puisqu'il perçoit mensuellement un salaire de 1.300.000 F Cfa. "J'ai la possibilité de contracter un prêt auprès de l’entreprise quand j'en ai besoin. J'ai été accusé à tort, car j'ai dénoncé l’activité frauduleuse de l’entreprise qui soutire de l’argent à d’honnêtes citoyens sans qu’ils s’en rendent compte. Je ne détiens pas la clé du bureau où se trouve la caisse. En plus, je n’ai pas le droit d’y accéder sans la présence des caissiers", a-t-il attesté.
Un de ses collègues confirme ses dires
 
 
Ses allégations sur l'accès à cette pièce où était gardée la caisse ont été confirmées par son collègue Modibo Diallo. "En toute sincérité, je suis surpris qu’il soit accusé dans cette affaire. Quand je suis arrivé, la porte était fermée à clé. Pour moi la caisse a disparu le jeudi, avant la descente. C’est le vendredi que j’ai constaté que la caisse a disparu", a-t-il expliqué. L'avocat constitué par Digital Virgo, Me Ndiack Ba, a réclamé 5 millions de dédommagement pour la boîte. Le procureur s'est rapporté à la sagesse du tribunal. La défense du prévenu, Me Abdy Nar Ndiaye, a signifié au tribunal au tribunal que le délit d’abus de confiance est impossible dans ce cas d’espèce puisque son client n'a jamais reçu mandat de gérer la caisse. "Il a constaté que la société puisait de manière frauduleuse sur les deniers de la population. Quand il a essayé d’alerter, la société s’en est rendu compte et a créé tout ce problème pour lui nuire. C’est 2 jours après ce supposé vol qu’il a été licencié. Mon client n’est pas un voleur", a avancé Me Abdy Nar Ndiaye qui a demandé qu'il soit relaxé. La robe noire a finalement obtenu gain de cause puisque son client a été relaxé.
 
Fatou D. DIONE
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :