LE JUGE ALIOUNE NDAO DEGAGE EN TOUCHE: «J’ai définitivement tourné la page de la Crei. Je n’ai aucun regret»



 
 
 
Ejecté en pleine audience de son fauteuil moelleux de Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, qui avait disparu de la scène médiatique, refait surface. Le juge, premier Avocat général à la Cour d’appel de Dakar, dit avoir tourné définitivement la page de la Crei et s’explique par rapport à la célérité par laquelle le dossier Khalifa Sall a été traité. C’était en marge de la cérémonie de prestation de serment des conseillers consulaires commerciaux de la Cour d’appel de Dakar.
 
 
Depuis qu’il a été dégommé de son poste de Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), le juge Alioune Ndao, qui s’est retrouvé à la Cour d’appel de Dakar, a observé un silence de cimetière. Après sa sortie mémorable lors du séminaire des magistrats, il avait totalement disparu de la scène médiatique. Interpellé sur son passage à la Crei, Alioune Ndao dira : «je n’ai aucun regret. Je suis un magistrat, je continue à être magistrat. J’ai tourné la page de la Crei. C’était un moment de ma carrière que j’ai exercé ; j’ai estimé que j’ai fait mon travail conformément à la loi et puis c’est terminé. Je suis dans une autre station et puis je continue à être magistrat». S’agissant de la pression qu’il aurait subie, l’ex Procureur spécial esquive : «je ne parle pas de ça. J’ai tourné la page de la Crei ; j’ai tourné définitivement la page de la Crei» ; et à la presse qui insistait, il dira : «excusez-moi, ne me posez plus de questions par rapport à ça».
Interrogé sur l’affaire Khalifa Sall, Alioune Ndao s’est voulu clair : «je ne peux pas parler du dossier Khalifa Sall parce que je n’ai pas lu une seule page de ce dossier. Je ne sais pas ce qu’il y a dedans. Maintenant, un dossier de justice suit son temps ; qu’il soit traité rapidement ou qu’il connaisse une lenteur, il suit son temps. Je ne pense pas qu’il y ait une célérité excessive dans le traitement de ce dossier. C’est un dossier comme tous les autres dossiers».
Le magistrat s’est exprimé également sur l’instrumentalisation de la justice : «en tout cas, j’estime que moi je ne suis pas instrumentalisé et il y a d’autres collègues qui vous diront la même chose. Maintenant, s’il y a d’autres qui sont instrumentalisés, c’est eux qui le savent», dira-t-il aux journalises.
Ces propos ont été tenus, hier, au sortir de la salle 4 du palais de justice Lat-Dior, après la prestation de serment de 7 conseillers consulaires commerciaux de la Cour d’appel de Dakar. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de Me Ibrahima Ndiéguène, secrétaire général de l’Ordre des avocats du Sénégal qui leur a prodigué des conseils.
 
 
Fatou D. DIONE
 
 
Ibrahima Ndiéguène aux conseillers consulaires : «Il faut faire la part des choses entre le monde des affaires et la fonction du juge»
 
 
Au nombre 7 à la salle 4 du tribunal de Dakar à prêter serment hier, les conseillers consulaires commerciaux de la Cour d’appel ont eu à recevoir beaucoup de conseils de la part des participants de cette cérémonie. Me  Ibrahima Ndiéguène, secrétaire général de l’Ordre des avocats, qui représentait le bâtonnier, a été on ne peut plus clair à leur endroit. Rappelant que les conseillers consulaires sont des juges qui sont appelés à siéger aux cotés de magistrats professionnels pour dire le droit, Me  Ibrahima Ndiéguène a été sans équivoque. «Ils doivent faire la part entre leur origine c’est-à-dire le monde des affaires et leur nouvelle destination qui est la fonction de juge», a précisé Me Ndiéguène qui a déclaré qu’à partir de maintenant ils jugent au nom du peuple Sénégalais.
Il leur a rappelé que devant la loi, tous les citoyens sont égaux. Ibrahima Ndiéguène de rappeler aux conseillers consulaires qu’à partir de maintenant en tant que juge, ils ont des obligations.
 
Fatou D. DIONE
 
 

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