La fête du travail risque d’être amère pour les enseignants en grève depuis un bon bout de temps. Et pour cause, Serigne Mbaye Thiam a décidé de manier le bâton, en opérant d’importantes ponctions sur leurs salaires. Des ponctions qui ne cesseront que si les syndicalistes reprennent le chemin des classes.
Bonne nouvelle pour les fonctionnaires et autres retraités. Le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a annoncé le paiement «anticipé» des salaires du mois d’avril, en perspective de la fête du 1er mai. «Dans la perspective de la fête du 1er mai et dans le souci permanent d’accompagner les agents, conformément à la politique sociale de l’Etat, le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a procédé au paiement des pensions depuis le mercredi 25 avril 2018 et des salaires à la date du jeudi 26 avril 2018. Le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan souhaite une bonne fête à tous les travailleurs», lit-on dans le communiqué publié hier et posté par le responsable de la communication du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, notre confrère Balla Preira, sur sa page facebook. Et aussitôt, la réaction de l’enseignant Papa Mbadou Sow, servant au lycée Samba Dione, est tombée. Et c’est pour souligner les ponctions opérées sur les salaires des enseignants. «En tout cas, les enseignants sont avertis : en guise de cadeau de fête du travail, l'État du Sénégal à ponctionné nos salaires à hauteur du tiers (95.000 à 150.000 F). Il faut que nous sachions que le gouvernement ne nous prend pas au sérieux», fulmine-t-il. Et le patron de la Communication du ministère des Finances de lui répondre : «Un compromis est toujours possible…».
«La Direction de la solde n’a ponctionné personne. C’est plutôt le ministère de l’Education nationale»
Interpellé sur le sujet, un haut responsable de la Direction de la solde confirme les ponctions, mais précise qu’elles sont faites par le ministère de tutelle. «La Direction de la solde n’a ponctionné personne. C’est plutôt le ministère de l’Education nationale», soutient notre source. Qui ajoute que tant que les enseignants seront en grève, il y a aura des ponctions. «De toute façon, celui qui est en grève ne peut pas recevoir de salaire. Ils n’ont qu’à reprendre les cours et les ponctions cesseront», assène-t-il.
Depuis quelques jours, la tension est montée d’un cran entre les enseignants grévistes et le ministre Serigne Mbaye Thiam. Ce dernier, qui avait annoncé samedi que 4 des 6 syndicats les plus représentatifs étaient en voie de lever leur mot d’ordre, a été vite démenti. Au final, seuls le Sels et le Snelas ont annoncé la suspension de la grève par son syndicat. Encore que plusieurs de ses camarades à la base ont par la suite désavoué Souleymane Diallo du Sels et ont réitéré leur ancrage dans la lutte. En réponse à la radicalisation des enseignants, le gouvernement, à travers un communiqué publié avant-hier, a sommé les enseignants de reprendre les cours immédiatement. Sans quoi, il prendrait toutes les mesures de sauvegarde, pour que le service public de l’éducation puisse continuer. Ainsi dit ainsi fait.
Mbaye THIANDOUM