LE GENERAL TCHIANI PREVIENT LA CEDEAO SUR L’ESCALADE QUI SE RAPPROCHE : « Si une agression devait être entreprise, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient »




 
 
 
Suite à la menace de la Cedeao d’intervenir militairement pour rétablir le président déchu du Niger, Mohamed Bazoum, c’est le compte à rebours en attendant l’escalade. Face à cette éventualité, les putschistes préviennent qu’ils ne resteront pas les bras croisés. Selon le général Tchiani, cette intervention ne sera pas une promenade de santé.  
 
 
 
La sortie de crise est encore loin d’être acquise au Niger avec ce dialogue de sourds qui perdure entre la junte militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum et la Cedeao. Et, devant ces positions figées, le compte à rebours s’emballe et l’escalade se rapproche. En effet, suite à la décision prise au terme de la réunion extraordinaire des Chefs d’état-major des armées des pays membres de la Cedeao de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, par l’option militaire, à défaut d’un dialogue, cette menace est prise au sérieux par le général Abdourahmane Tchiani. Lors d’un discours ce samedi, il a prévenu que le Niger ne restera pas les bras croisés en cas d’intervention. « La Cedeao s’apprête à agresser le Niger en mettant sur pied une armée d’occupation en collaboration avec une armée étrangère. Ni le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, ni le peuple nigérien ne veulent d’une guerre », dit-il, avant d’ajouter : « si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient. Les forces de défense nigériennes ne se déroberont pas », prévient le chef de la junte au pouvoir qui peut compter sur le soutien du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée-Conakry.
 
Une transition de 3 ans
 
Poursuivant, le nouvel homme fort du Niger précise que l’ambition de la junte n’est pas de confisquer le pouvoir. Aussi a-t-il convoqué, dans cette dynamique, un dialogue national inclusif avec toutes les forces vives de la nation. « Le gouvernement est déjà instruit pour le mettre en place dans un délai de 30 jours. L’objectif est de formuler des propositions concrètes en vue de poser les fondements d’une nouvelle vie constitutionnelle. La transition ne saurait aller au-delà de trois ans », rassure le général Tchiani dans ses nouveaux habits de chef d'État du Niger. Cependant, dans sa volonté de tourner définitivement la page du président déchu Mohamed Bazoum, Abdourahmane Tchiani n’exclut pas le dialogue. Mieux, il se dit prêt au dialogue et peut donc faire des concessions, dès lors qu’il reste au pouvoir. Par exemple, libérer le président déchu qui vit avec sa famille dans une maison sans électricité.
 
Une délégation de la Cedeao reçue par la junte
 
Plus tôt dans la journée du samedi, le chef de la junte avait rencontré une délégation de la Cedeao conduite par l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar, venue négocier une sortie de crise. Contrairement à une précédente médiation ouest-africaine, début août, cette fois, les émissaires ont donc pu échanger avec le général Tchiani, mais aussi rencontrer Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d’Etat. Ce dernier est apparu sur des images de la télévision nigérienne souriant, lors de cette rencontre. « Il y a de l’espoir, pas de doute. La visite de la délégation a permis de trouver une clé pour poursuivre les pourparlers jusqu’au dénouement de cette difficile affaire », a déclaré l’émissaire de la Cedeao.
 
Mobilisation de la population
 
Samedi dans la matinée, des milliers de volontaires se sont rassemblés aux abords du stade Seyni Kountché dans le centre-ville de la capitale pour répondre à l’appel de plusieurs organisations pour se faire inscrire sur des listes en tant qu’auxiliaires civils. Ils seront désormais potentiellement mobilisables en soutien des armées en cas d’intervention. Du côté des militaires, ils sont persuadés que la population soutient leur prise de pouvoir.
 
M. CISS
 
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :